: Vidéo FN : un faux contrat d'assistant parlementaire à la signature falsifiée ?
Après François Fillon, au tour du Front national et de ses assistants parlementaires présumés fictifs d'occuper le devant de la scène… et surtout la justice. Le 9 mars 2017, "Complément d'enquête" diffuse des révélations et des témoignages inédits. Le FN irait-il jusqu'à fabriquer de faux contrats ? C'est la question que pose cet extrait.
Soupçonné, après François Fillon, de distribuer des emplois fictifs, le Front national est dans la tourmente judiciaire. Le parti a-t-il fait salarier illégalement des cadres en tant qu'assistants parlementaires européens ? Quel rôle Marine Le Pen a-t-elle joué dans l’attribution de ces sièges ? Et plus encore : le FN irait-il jusqu'à fabriquer de faux contrats ? Le 9 mars 2017, pour la première fois à la télévision, révélations et témoignages inédits d’anciens assistants. Extrait de "Complément d'enquête".
Un conseiller politique salarié comme assistant parlementaire à son insu ?
Dans cette affaire, la justice s'est saisie d'un nouveau cas problématique : celui de Gaël Nofri, qui aurait été salarié comme attaché parlementaire à son insu. Le jeune homme (qui a, depuis, quitté le parti) a été pendant huit mois conseiller politique de Marine Le Pen pour sa campagne de 2012. Il a été recruté en septembre 2011 (pour un salaire plutôt confortable de 4 500 euros net par mois). Avec l'échec de la candidate, son contrat prend fin. Gaël Nofri a besoin de justificatifs pour s'inscrire à Pôle Emploi. Selon ses dires, il va alors de découverte en découverte.
Il se croyait salarié sur les fonds de la campagne présidentielle… mais il tombe des nues devant des fiches de paie du Parlement européen. Gaël Nofri est formel : il n'y a jamais exercé les fonctions d'assistant, ni pour Marine Le Pen, ni pour son père, ni pour Bruno Gollnisch (tous trois dans le viseur des enquêteurs).
Marine Le Pen était-elle au courant ? "Incontestablement"
Marine Le Pen était-elle au courant de ces tentatives de faire salarier par le Parlement européen des gens qui travaillaient en réalité pour sa campagne électorale ? "Incontestablement", selon Gaël Nofri… en tout cas, il affirme l'en avoir avertie. Et avoir, de son côté, refusé ce montage.
Gaël Nofri l'assure : il n'a jamais signé de contrat d'attaché parlementaire. Pourtant, les archives du Parlement européen ont gardé la trace de trois mois d'un contrat à son nom, d'octobre à décembre 2011. Il aurait travaillé pour le compte de l'eurodéputé Jean-Marie Le Pen. Nofri a fini par se procurer ce contrat que personne n'avait jamais vu… et en transmettre une copie à "Complément d'enquête".
Un faux en écriture ?
En voici les éléments : il s'agit d'un contrat d'assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen à Bruxelles. Un contrat pour un mi-temps payé un peu plus de 5 500 euros brut, domiciliant Gaël Nofri à une adresse où il dit n'avoir jamais habité, paraphé de ses initiales, "GN", et signé… de sa main ? Il nous a fait parvenir une copie de son passeport : la signature n'est pas la même. Gaël Nofri envisage de porter plainte pour "faux en écriture". Contacté, l'avocat de Marine Le Pen n'a pas donné suite.
Extrait de "FN : très chers assistants", à suivre dans "Complément d'enquête" le 9 mars 2017.
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