Assistants FN au Parlement européen : une information judiciaire ouverte pour travail dissimulé
Cette procédure intervient à la suite d'une enquête conduite depuis mars 2015 par le parquet, qui avait été saisi par le Parlement européen.
Les "fantômes" du Parlement européen reviennent hanter le Front national. Une information judiciaire a été ouverte à Paris dans l'enquête sur les assistants frontistes au Parlement européen, selon les informations de l'AFP confirmées à franceinfo jeudi 5 janvier. Certains assistants sont soupçonnés d'avoir été rémunérés par des fonds européens alors qu'ils étaient affectés à des tâches n'ayant rien à voir avec le Parlement.
L'information judiciaire a été ouverte, le 15 décembre, pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé. Elle résulte d'une enquête conduite depuis mars 2015 par le parquet, qui avait été saisi par le Parlement européen.
A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur l'organigramme du parti en France. Ces doubles inscriptions laissaient supposer que les personnes pouvaient être affectées à d'autres tâches que le Parlement tout en étant rémunérées par les fonds européens.
L'UE réclame 650 000 euros aux Le Pen
"On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti", avait résumé le président du Parlement, le socialiste Martin Schulz. Il répondait à la patronne du FN, Marine Le Pen qui l'avait accusé d'organiser une "vaste manipulation politique".
En août 2016, l'organisme antifraude de l'Union européenne a demandé au Parlement européen de recouvrer 339 946 euros auprès de Marine Le Pen elle-même, une somme correspondant aux salaires versés à deux de ses assistants parlementaires. L'avocat de Marine Le Pen avait annoncé un recours. Le Parlement européen a également réclamé 320 000 euros à Jean-Marie Le Pen, lui aussi élu à Bruxelles et à Strasbourg.
Dans le cadre de l'enquête du parquet, les policiers de l'Office anticorruption de la PJ avaient perquisitionné, en février 2016, le siège du FN à Nanterre, la propriété familiale de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud et le bureau de son secrétaire particulier Gérald Gérin.
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