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"Il faut faire plus de gros rouge qui tâche !" : Marine Le Pen incitée à insister sur l'immigration et la sécurité

En déplacement mardi à Villers-Cotterêt (Aisne), la candidate est pressée par son équipe de campagne de remobiliser son électorat, tenté par le vote Eric Zemmour.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marine Le Pen, le 4 juillet 2021, à Perpignan. (RAYMOND ROIG / AFP)

La Marine Le Pen version respectable, voire presque consensuelle, va-t-elle se faire plus discrète ? Alors que la candidate du Rassemblement national est mardi 15 février en déplacement à Villers-Cotterêts (Aisne), une ville dirigée par le Rassemblement national, elle est pressée par son équipe de campagne de remettre l'accent sur ses sujets de prédilection : immigration et sécurité, en vue d'affronter la candidature d'Eric Zemmour.

"Il faut faire plus de gros rouge qui tâche", plaide un proche de la candidate. Lequel alerte : "C'est joli de se voir au second tour mais il faut d'abord passer le premier..." En clair : un peu moins parler de thèmes comme le grand âge, l'international, le tourisme, mais plutôt de son fonds de commerce, l'immigration notamment. Une façon, aussi, de répondre aux reproches, comme ceux du sénateur RN Stéphane Ravier, passé dans le camp d'Eric Zemmour : "Elle manque de combativité, elle n'a plus la niaque, elle n'a plus envie", disait-il pour justifier sa défection.

Faire du "plus populaire"

Le premier test a eu lieu le week-end dernier, lors d'un meeting dans les Alpes-Maritimes, à Vallauris : "A-t-on besoin d'importer des délinquants, des criminels, des terroristes ? On en a pas assez des nôtres ?, a-t-elle martelé à la tribune. J'entreprendrai le grand chantier de l'arrêt de l'immigration en France ! L'immigration, quoiqu'il en coûte, dans deux mois, c'est fini. La France, terre d'immigration, c'est fini !" Pendant que ses partisans scandaient "on est chez nous", elle a insisté : "Le choix fondamental qui nous est posé à cette élection est celui de la disparition ou de la préservation de la France qu'on aime." 

Des accents beaucoup plus clivants, donc, avec un double objectif : rappeler que face à Eric Zemmour, Marine Le Pen n'est pas en reste sur le sujet migratoire. Et surtout, mobiliser l'électorat du Rassemblement national, quitte pour cela à remettre au goût du jour les vieilles ficelles. Un stratège de la campagne assure : "Maintenant, il faut faire du plus populaire, quitte à être un peu moins fins."

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