Il y a 23 ans, Ibrahim Ali était tué d’une balle dans le dos par des militants du FN
23 ans après l’assassinat du jeune marseillais Ibrahim Ali, ses proches réclament encore et toujours, qu’une rue ou une école porte son nom.
Le 21 février 1995, le jeune marseillais d’origine comorienne Ibrahim Ali, âgé de 17 ans, était tué par des colleurs d'affiche du Front national. Vingt-trois ans plus tard, sa mémoire n’est pas tombée dans l’oubli.
Le 21 février 1995, à la tombée de la nuit, Ibrahim et ses amis rentrent chez eux après une répétition avec leur groupe de rap. Sur le chemin, ils croisent trois colleurs d’affiche du FN. Plusieurs coups de feu sont tirés par les militants. Ibrahim est abattu d’une balle dans le dos. L’émotion gagne alors la cité phocéenne. La communauté comorienne descend dans la rue pour réclamer justice. Entre 10 000 et 15 000 personnes ont défilé pour lui rendre hommage. Pour le beau-frère du jeune homme, ce qui lui est arrivé est un acte "raciste". Le père d’Ibrahim, lui, demande "la justice, la clarté (…) la dignité pour la mémoire de [son] fils."
Trois militants FN condamnés
Lors du procès, en juin 1998, le Front national soutient les accusés et plaide la légitime défense. Bruno Mégret, numéro deux du FN, ira même apporter son soutien à la barre : "Je me suis rendu volontairement à la convocation du tribunal pour exprimer ma compassion à l’égard de la famille de la victime et pour apporter mon soutien aux militants du Front national qui n’ont pas voulu tuer ou blesser." De son côté, Jean-Marie Le Pen estime qu’il s’agissait d’un "drame de l’auto-défense".
Finalement, les trois accusés, Pierre Giglio, Mario d'Ambrosio et Robert Lagier, sont respectivement condamnés à deux, dix et quinze ans de prison. Une victoire pour l’avocat des victimes, qui n’est autre que Gilbert Collard : "Le jury populaire, le jury de la France a condamné les accusés et de ce fait même, condamné les déclarations de Bruno Mégret."
Chaque année, la mort d’Ibrahim Ali est commémorée à Marseille. Aujourd’hui, ses proches réclament qu’une rue ou une école porte le nom d’Ibrahim Ali Abdallah.
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