"J'avais du mal à dire mon prénom" : les premiers extraits du livre de Jordan Bardella dévoilés
Aucune révélation dans ces extraits choisis. Le Figaro Magazine a publié les bonnes feuilles du premier livre que Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, a écrit pendant l'été. Et parmi les quelques pages choisies de Ce que je cherche, publié aux éditions Fayard, il n'y a rien sur le chapitre consacré au choc de la dissolution et rien non plus sur un autre chapitre consacré à sa relation avec Marine Le Pen.
Mais il y a des passages plus personnels : sur un homme né à Drancy, en Seine-Saint-Denis, victime pendant son enfance de "sourires moqueurs et de remarques condescendantes" en raison de son prénom. Jordan Bardella raconte le complexe de classe dont il aurait souffert. "J'avais du mal à dire mon prénom, à l'assumer", écrit-il. Quelques lignes aussi abordent sa famille italienne, ses grands-parents ouvriers.
Sur la cité dans laquelle il a grandi, Jordan Bardella décrit un quartier peuplé de dealers et "de garçons en scooter" armés qui faisaient vivre "un cauchemar" à sa famille. Le patron du RN confie ne pas être croyant, ne pas être baptisé, mais dit avoir "le plus parfait respect", une "déférence singulière" à l'égard de la chrétienté. Dans son livre, le patron du RN fait évidemment de la politique en racontant notamment ses souvenirs des rencontres de Saint-Denis, face à Emmanuel Macron. "Il y a eux et il y a nous, le reste c'est très faiblard", aurait-il textoté à Marine Le Pen dénonçant "l'indigence" des autres partis à l'issue de la très longue réunion avec les chefs de parti fin août 2023. Et puis Jordan Bardella n'a visiblement pas apprécié la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Il dénonce des "mises en scène militantes", une "idéologie woke érigée en contre-religion".
Une nouvelle offensive du Rassemblement national
Ce livre est une étape de plus dans la "campagne permanente" que veulent mener Marine Le Pen et Jordan Bardella jusqu'aux prochaines élections. L'idée est de casser "cette image de robot, de machine à punchline" que le patron du RN a longtemps portée, reconnaît l'un de ses proches. L'ouvrage sera tiré à moins d'une centaine de milliers d'exemplaires. Un tirage conséquent pour un livre politique, avec de très nombreuses séances de dédicaces prévues. Une campagne de publicité massive orchestrée par le groupe Bolloré qui détient les éditions Fayard. Ce qui n'a pas empêché Jordan Bardella de dénoncer une censure de la régie publicitaire de la SNCF qui a refusé de diffuser l'affiche du livre dans les gares.
Quant à la date de la sortie de ce livre, samedi, elle a été "concertée" avec Marine Le Pen, nous raconte une source au sein du Rassemblement national. Une manière aussi d'allumer un contre-feu alors que la cheffe de file des députés du RN est jugée jusqu'à la fin du mois au tribunal de Paris dans l'affaire des assistants d'eurodéputés.
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