L'étiquette RN "n'est plus tabou" : à La Réunion, Marine Le Pen et son parti tissent petit à petit leur toile

Marine Le Pen poursuit son déplacement sur l'île, alors que le parti d'extrême droite espère désormais prendre le Conseil régional à la gauche.
Article rédigé par franceinfo, Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marine Le Pen (RN) en déplacement à La Réunion, jeudi 18 avril 2024. (AUDREY TISON / RADIO FRANCE)

Marine Le Pen poursuit son déplacement à La Réunion, une île sur laquelle le Rassemblement national tente de tisser sa toile. L'objectif est d'obtenir des municipalités puis des députés, dans un territoire qui a largement voté pour la candidate du RN au second tour de la présidentielle. Franceinfo a pu constater que le parti s'implante et engrange petit à petit des ralliements sur l'île.

Johnny Payet, le maire de La Plaine-des-Palmistes, a été le tout premier à sauter le pas. "Je suis le premier élu à prendre la carte du RN", dit-il. Convaincu de longue date, ce n'est qu'après avoir été élu maire qu'il a clairement affiché ses couleurs. Il estime avoir ouvert la voie : "Depuis que je me suis affiché, ce n'est plus tabou parce que je suis dans pas mal d'institutions. Les gens ont compris que le RN d'aujourd'hui, ce n'est plus le Front national. Nous aujourd'hui, on est beaucoup plus sur la droite."

Des ralliements au RN sur l'île

Johnny Payet assure ne pas faire de campagne active de recrutement. Mais il a enregistré les ralliements de deux figures de droite : le chef du groupe d'opposition au Conseil régional, mais aussi l'ancien député Jean-Luc Poudroux, venu des Républicains. "C'est cette Macron-compatibilité que je ne pouvais pas supporter", se justifie-t-il.

Jean-Luc Poudroux a été convaincu de changer de parti par André Rougé, le "monsieur Outre-mer" de Marine Le Pen. "Le Rassemblement national occupe le créneau qu'occupait en son temps le RPR. Et j'en parle savamment puisque j'ai été moi-même le dernier attaché parlementaire de Michel Debré, député de La Réunion. Le RN occupe ce créneau patriote souverainiste", certifie André Rougé.

Le parti veut ravir le Conseil régional à la gauche

La personnalité de Marine Le Pen a également séduit Jean-Luc Poudroux. "Quand on est en Outre-mer, on se dit qu'on est un peu oublié. Avec Jacques Chirac c'était différent, il aimait l'Outre-mer et je pense que Marine Le Pen aime aussi l'Outre-mer", jure l'ancien député.

Marine Le Pen a cartonné au second tour de la présidentielle en 2022, bénéficiant d'un report des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Aux dernières élections européennes, la liste de Jordan Bardella était même en tête. Le parti à la flamme priorise désormais des mandats locaux et s'imagine même ravir le Conseil régional à la gauche. "On va y arriver petit pas par petit pas, il faut être modeste", pronostique Jean-Luc Poudroux. Pour y arriver, l’ancien député LR fait désormais campagne pour le Rassemblement national.

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