"On va jouer gagnant" : à Perpignan, Louis Aliot favori des élections municipales
Le député du Rassemblement national, Louis Aliot, brigue la mairie de Perpignan avec une liste sans étiquette. S'il gagne, la préfecture des Pyrénées-Orientales deviendrait la plus grande ville aux mains de l'extrême droite.
C’est l’une des personnalités dont le résultat sera scruté, le 15 mars prochain, au soir du premier tour des élections municipales. Louis Aliot inaugure sa permanence de campagne, vendredi 25 octobre, à Perpignan. Le député du Rassemblement national (RN) essaie de conquérir la ville pour la quatrième fois, avec, cette fois-ci, une "liste de large ouverture" sur laquelle figureront des candidats non issus du RN. Car il ne s’agit pas que d’un enjeu personnel : en cas de victoire, Perpignan sera la seule ville de plus de 100 000 habitants aux mains du RN.
Sur le marché Cassagne, dans le quartier Saint-Jacques marqué par la pauvreté, le statut de favori de Louis Aliot est difficile à contester. "C'est un département pauvre, donc le terreau est favorable pour exclure", estime une électrice de gauche. "Les politiques municipales, auparavant, n'ont peut-être pas été à la hauteur, se souvient-elle aussi. Donc oui, il y a une pente."
Robert Ménard comme modèle
Dans le centre-ville de Perpignan, Louis Aliot s'installe dans son QG de campagne, au premier étage d'un bel hôtel particulier. "C'est vrai que c'est un bel endroit au cœur de perpignan, pas très loin de la mairie, se félicite le député. On va jouer gagnant, nous ferons tout pour l'être."
Cela prouve qu'on est au cœur du débat municipal.
Louis Aliotà franceinfo
L'ancien cadre du RN conduit une liste sans étiquette dans l'espoir de rassembler au-delà de son parti. Sur le modèle de Robert Ménard, le maire de Béziers, présent d'ailleurs dans la campagne de Perpignan. Louis Aliot l'assume : "Je rencontre beaucoup de gens dans la rue qui me disent 'Ménard à Béziers, il a remis de l'ordre'. Rien que ça, c'est un appui fondamental pour notre campagne et il viendra aussi souvent que possible."
Dans son programme pour l'instant, il est question de réorganisation de la police municipale et de révision du tarif de stationnement. Des propositions un peu floues encore, estime l'ancien adjoint au maire, aujourd'hui député La République en marche (LREM), Romain Grau. "Il veut simplement accrocher au tableau de chasse de son parti une ville de plus de 100 000 habitants. C'est son seul souci. Les projets, il y a longtemps qu'il aurait pu en parler", tacle son adversaire.
Il a été élu député en 2017. Depuis, je ne l'ai jamais vu vraiment impliqué dans les rues de Perpignan.
Romain Grau, député LREMà franceinfo
Côté Les Républicains, à Perpignan, on est divisés. Olivier Amiel, également ex-adjoint, est candidat au nom du "renouvellement de génération" et d'une "droite réellement à droite". Issu du même parti, le maire sortant, lui, réserve sa décision. Jean-Marc Pujol est persuadé d'être le seul à pouvoir battre Louis Aliot. Malgré un bilan très critiqué, il devrait aussi se jeter dans la bataille. "Le populisme peut faire des dégâts parce qu'il fait des fausses promesses. Je préfère être critiqué que faire des fausses promesses", se défend l'actuel occupant de l'hôtel de ville.
À gauche enfin, l'écologiste Agnès Langevine vient d'officialiser sa candidature, sans pour autant faire l'unanimité. En 2014, Louis Aliot avait été battu de peu grâce à un front républicain. Droite et gauche unies à l'époque contre l'extrême droite.
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