Saisie par Jean-Marie Le Pen, la justice suspend la consultation par correspondance des militants du FN
Le tribunal de grande instance de Nanterre demande au Front national d'organiser un congrès "physique" et non un vote par voie postale.
C'est une nouvelle victoire judiciaire pour Jean-Marie Le Pen. Après l'annulation de sa suspension du Front national, le député européen a obtenu de la justice, mercredi 8 juillet, l'annulation de l'assemblée générale extraordinaire organisée par le parti pour le priver de son titre de président d'honneur. Le tribunal de grande instance de Nanterre demande au FN d'organiser une consultation "physique" et non par voie postale, comme cela était prévu.
Jean-Marie Le Pen demandait la "suspension" du vote sur les statuts du parti, et l'organisation d'un congrès "physique" où il pourrait "s'exprimer librement" et où la question de la suppression de son titre, président d'honneur de la formation, serait posée à part.
Le FN annonce qu'il va faire appel
Dans un communiqué, le parti a réagi en annonçant sa volonté de retourner devant la justice, et qualifie la décision du TGI de Nanterre d'"ingérence empêchant le fonctionnement normal d’un parti politique." La justice veut "forcer le FN à organiser un congrès physique, qui ne pourra évidemment pas réunir l’intégralité des 51 551 adhérents", ajoute le communiqué.
"Les enveloppes de vote resteront en l’état sous la garde de l’huissier chargé de la régularité du processus électoral, dans l’attente de la qualification juridique accordée à cette consultation démocratique", précise le communiqué du Front national.
L'avocat du FN, Frédéric-Pierre Vos, avait demandé aux juges de se déclarer incompétents sur ces questions qui relèvent, selon lui, "du tribunal administratif". Il soutenait que la convocation du congrès par voie postale était "régulière".
"La direction du FN s'est tirée deux balles dans le pied"
Le président d'honneur du Front national s'est félicité de cette nouvelle victoire judiciaire dans les pages du Parisien. Un échec pour Marine Le Pen ? "Forcément, et aussi pour monsieur Philippot, comme pour l'ensemble de la direction du Front national qui pensait me mettre à l'écart du parti que j'ai fondé et pour lequel je me suis toujours battu, a commenté Jean-Marie Le Pen. Justice a été rendue."
Il a ajouté que la direction du Front national s'était tiré "deux balles dans le pied" avec l'organisation de cette consultation par correspondance.
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