"Il est comme toujours hyperactif" : de nouveau en déplacement, Gérald Darmanin souhaite "qu'il y ait un avant et un après" au ministère de la Justice
"Même le jour de Noël, il était sur le terrain alors que presque tous les ministres mangeaient de la bûche", se félicite un député de droite. Gérald Darmanin, le nouveau ministre de la Justice est, de nouveau, en déplacement à Marseille, jeudi 2 janvier.
En seulement dix jours, depuis sa nomination place Vendôme, il est le ministre qu'on a le plus vu sur le terrain et dans les médias. Et cela n'a rien d'un hasard : son objectif est d'incarner au plus vite sa nouvelle fonction.
Une "journée de travail"
Gérald Darmanin entend marquer les esprits et endosser son costume rapidement dans un gouvernement menacé par la censure. Pour cela, l'ancien occupant de la place Beauvau a choisi Marseille, l'une des villes symboles de la lutte contre le narcotrafic, qu'il connaît bien : il s'y est déjà rendu une trentaine de fois en tant que ministre de l'Intérieur.
Et le revoici donc en tant que garde des Sceaux. Ce jeudi, Gérald Darmanin y va surtout pour écouter les professionnels. C'est une "journée de travail", assure son entourage à franceinfo. Le passage au Palais de justice puis à la prison des Baumettes se fera sans caméras ni journalistes, mais le ministre donnera des interviews à l'issue.
Côté annonces, Gérald Darmanin en a déjà fait plusieurs dans la presse. Il entend notamment mettre à l'isolement les "100 plus grands narcotrafiquants" de France, "inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes que nous avons arrêtés", a précisé le nouveau ministre de la Justice au Parisien.
"Pour l'instant, ça reste creux"
La formule claque et est reprise partout... alors que ce projet a déjà été lancé par son prédécesseur Didier Migaud, moins adepte des formules choc, qui n'a pas eu le temps de concrétiser son "plan contre les narcotrafics", annoncé il y a deux mois, également à Marseille. Gérald Darmanin, lui, a déjà fait passer des consignes auprès de l'administration pénitentiaire et s'apprête à envoyer sa première circulaire aux procureurs sur la politique pénale.
"Il est comme toujours hyperactif", commente un député de droite qui le soutient :"Gérald Darmanin veut montrer qu’à la Justice comme à l'Interieur, il tient toute sa place." Mais à gauche la personnalité Darmanin irrite : "Son style révèle qu’il n'a pas compris qu’il avait changé de fonction. La Justice, c'est l’équilibre, pas le concours de mots forts", estime un député socialiste, agacé par ce garde des Sceaux qui "fait comme s'il allait révolutionner les choses, mais, pour l'instant, ça reste creux", d'après lui.
Le nouveau ministre de la Justice assume sa "méthode" : "Mon bureau, c’est le terrain (...) Il faut savoir se déplacer, communiquer, écouter pour comprendre les problèmes du pays", dans Le Parisien. "Place Vendôme, je souhaite qu’il y ait un avant et un après", lance celui qui a déjà marqué la place Beauvau de son empreinte. Mais, pour cela, le garde des Sceaux va devoir gagner une première bataille politique : celle du Budget pour obtenir les moyens de ses ambitions.
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