Lutte contre le narcotrafic : Gérald Darmanin veut "taper" les trafiquants "au portefeuille"

Lors d'un déplacement à Marseille, jeudi, le nouveau ministre de la Justice a également déclaré vouloir "alourdir les peines contre ceux qui menacent et corrompent les agents de l'Etat".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, donne une conférence de presse lors d'une visite au palais de justice de Marseille, le 2 janvier 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Gérald Darmanin poursuit le service après-vente de ses annonces. Le nouveau ministre de la Justice, en visite à Marseille, a dit jeudi 2 janvier vouloir "taper au portefeuille" les narcotrafiquants qui ont désormais assez de moyens pour "corrompre" les agents de l'Etat ou les menacer. Il a également déclaré aux journalistes vouloir mettre "les moyens contre le blanchiment d'argent", à l'issue d'entretiens au tribunal judiciaire de Marseille.

Le ministre a souligné que "les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives pour les plus grands délinquants (...), parfois condamnés à des dizaines d'années de prison sans pour autant arrêter leur trafic". Le ministre a en particulier évoqué "la confiscation des biens mal acquis, l'argent, les voitures, les biens immobiliers", en France comme à l'étranger. Il a ainsi annoncé qu'il se rendrait "autour du 20 janvier" aux Emirats arabes unis, où prospèrent certains narcotrafiquants identifiés, afin d'"améliorer la coopération judiciaire".

"Un point de bascule pour la République"

"Cette question du blanchiment doit être la plus importante, car on peut faire mal aux trafiquants avant même leur condamnation", a insisté Gérald Darmanin, rappelant qu'"une loi existe qui permet des saisies avant un jugement". Cette loi votée en mai dernier cherchait déjà à améliorer l'efficacité des dispositifs de saisie et de confiscation des avoirs criminels. "Quand la criminalité organisée a assez de moyens pour avoir des réseaux téléphoniques parallèles, pour avoir des circuits de financement à l'étranger, pour pouvoir mettre de l'argent dans (...) l'immobilier, la restauration, (...) et pour pouvoir corrompre des agents ou les menacer, (...) nous sommes dans un point de bascule pour la République et nous devons collectivement nous réveiller."

Le ministre a ainsi dit souhaiter "qu'on alourdisse les peines de ceux qui corrompent et/ou menacent ces agents de l'Etat". Il a déclaré son intention de donner "des instructions dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les atteintes, les menaces, les corruptions envers les agents publics soient poursuivies avec la plus grande fermeté" et "particulièrement condamnées".

Revenant sur sa proposition polémique de renforcer l'isolement en détention "des 100 plus grands narcotrafiquants", Gérald Darmanin a expliqué vouloir faire "une sorte de programme 'starter'", d'"appartement-témoin", comme dans l'immobilier. "Je constate que lorsque ces narcobandits sont mis à l'isolement, un certain nombre d'assassinats ciblés se sont arrêtés", a-t-il argué, expliquant avoir demandé à l'administration pénitentiaire de "lui remonter les 100 profils demandés", pour qu'ensuite "nous puissions montrer cet appartement-témoin, que j'espère nous généraliserons à l'ensemble de ceux qui continuent leur trafic de prison".

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