Isoler le narcotrafic en prison : "Les quartiers d'isolement sont pleins, comme les prisons", rétorque le syndicat UFAP-UNSa Justice
"Aujourd'hui, les quartiers d'isolement sont pleins dans toutes les prisons, donc ça va être un petit peu compliqué", rétorque jeudi 2 janvier sur franceinfo, Emmanuel Chambaud, secrétaire général du syndicat UFAP-UNSa Justice. Il réagit à la proposition du nouveau garde des Sceaux, Gérald Darmanin d'un isolement renforcé en détention "des 100 plus grands narcotrafiquants" détenus en France, "comme on le fait pour les terroristes".
Le ministre de la Justice, en déplacement à Marseille, jeudi, passera la matinée au tribunal judiciaire au sujet de la lutte contre la criminalité organisée et le narcotrafic. L'après-midi sera consacrée à la justice civile et aux saisies judiciaires.Lors d'un précédent déplacement au tribunal judiciaire de Paris, Gérald Darmanin, a expliqué que pour mettre sa mesure en place, il faudra "un renforcement de moyens, un isolement peut-être dans certains centres pénitentiaires particuliers, des brouillages" de téléphones portables dans certaines cellules.
Le secrétaire général du syndicat UFAP-UNSa Justice est sceptique. "Il y a un principe de réalité", dit-il, à moins de faire sortir des détenus à l'isolement "pour faire de la place parce que les quartiers d'isolement sont pleins, comme les prisons". Par ailleurs, Emmanuel Chambaud tient à rappeler que "l'isolement est une mesure administrative, généralement pour la sécurité des établissements, ou demandée par le magistrat en charge de l'instruction du dossier".
Des établissements spécialisés de petite taille
Il souligne également que certains des 100 plus gros narcotrafiquants "sont déjà présents dans les quartiers d'isolement". Un "certain nombre" mais "on n'a pas les chiffres encore actuellement. Donc, on va éclaircir tout ça", poursuit le secrétaire général de l'UFAP-UNSa Justice. Le syndicat plaide, comme FO Justice, pour "la création d'établissements spécialisés de petite taille pour des détenus avec des profils particuliers" et que les agents pénitentiaires puissent "prendre en charge différemment des profils dangereux".
Emmanuel Chambaud évoquera cette question de l'isolement renforcé des grands narcotrafiquants lors d'une rencontre "en début de semaine prochaine" avec Gérald Darmanin. Pour le moment, son syndicat n'a pas obtenu de précision de la part du ministère de la Justice. Lors de cette rencontre, le problème de la surpopulation carcérale sera aussi évoqué. Au 1er décembre, 80 792 personnes étaient détenues en France, un nouveau record, pour 62 404 places.
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