Affaire Richard Ferrand : Edouard Philippe a "confiance" en son ministre, mais les législatives seront "le juge de paix"
"Ce n'est pas une affaire", a estimé le Premier ministre au sujet des révélations du "Canard enchaîné" sur un montage immobilier impliquant son ministre de la Cohésion des territoires.
Edouard Philippe apporte son soutien à son ministre dans la tourmente. "Richard Ferrand a ma confiance", a assuré le Premier ministre à des journalistes, vendredi 26 mai, des propos diffusés par BFMTV. Selon lui, les révélations du Canard enchaîné sur une transaction immobilière impliquant le ministre de la Cohésion des territoires et son épouse ne sont "pas une affaire". Mais pour Edouard Philippe, c'est aux électeurs qu'il reviendra de trancher, lors des élections législatives, auxquelles Richard Ferrand est candidat dans le Finistère : "Ce sera le juge de paix".
Selon l'hebdomadaire satirique, les Mutuelles de Bretagne dont il était le directeur général avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisi, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à la compagne du ministre. Après ces révélations, Richard Ferrand avait exclu, jeudi, de démissionner de son poste de ministre de la Cohésion des territoires.
"Pas une affaire", mais "un débat"
"Il n'y a pas de procédure juridictionnelle en cours", a rappelé le Premier ministre. "Il n'y a donc pas une affaire, il y a un débat. Ce débat, il est politique et il sera tranché par ceux qui sont les plus à mêmes et les mieux à même de trancher les débats politiques qui sont les électeurs et les citoyens français", a déclaré Edouard Philippe, en marge d'une visite de soutien au secrétaire d'Etat Mounir Mahjoubi, candidat à Paris.
"Et les électeurs de la circonscription dans laquelle Richard Ferrand se présente pourront dans deux semaines dire si, comme moi, ils ont confiance en Richard Ferrand, et ce sera le juge de paix, celui que personne ne peut dépasser en démocratie", a-t-il poursuivi.
Jeudi 18 mai, le Premier ministre avait d'ailleurs rappeler la règle : les ministres battus aux legislatives devront démissionner.
Un épisode qui justifie une loi pour plus de transparence
Dans une pirouette, Edouard Philippe a expliqué que ces révélations démontraient "encore plus clairement et encore plus fortement la nécessité d'avoir des règles d'une très grande clarté afin de pouvoir les respecter de façon extrêmement stricte." Bref, "tout l'objectif du gouvernement dans la loi que nous sommes en train de préparer, c'est justement de proposer des règles extrêmement strictes qui permettront à l'ensemble des parlementaires, et en vérité à l'ensemble de ceux qui exercent des responsabilités publiques, de ne pas se placer dans des situations qui seraient légales mais contestées", a poursuivi le Premier ministre.
Alors que plusieurs responsables socialistes, ancien parti de Richard Ferrand, ont critiqué le silence du Garde des Sceaux François Bayrou, qui prépare un projet de loi de "moralisation de la vie publique", le Premier ministre a martelé : "on a besoin d'une loi claire, c'est l'objectif du gouvernement, et je crois que vous aurez l'occasion de voir rapidement dans quel domaine la clarté, la précision et l'efficacité seront proposées."
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