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Comment l'exécutif va tenter d'éviter les couacs

Emmanuel Macron a l'intention de ne pas reproduire "les mauvaises habitudes" de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande en termes de communication, expliquent ses proches.

Article rédigé par franceinfo
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Edouard Philippe et Emmanuel Macron, après la "photo de famille" du gouvernement à l'Elysée, à Paris, le 18 mai 2017.  (PHILIPPE WOJAZER / AFP)

Alors que la nomination du gouvernement d'Edouard Philippe avait été repoussée de 24 heures, le 17 mai, officiellement en raison de vérifications approfondies sur la situation fiscale des futurs ministres, Le Monde (article abonnés) écrivait : "Des affirmations difficiles à vérifier tant l’entourage du chef de l’Etat comme de celui de son Premier ministre se montrent étanches depuis la passation des pouvoirs." De fait, à l'Elysée et à Matignon, on évite les propos "off" (qui ne sont en théorie pas destinés à être divulgués) et la parole se fait rare. Voici comment l'exécutif tente de maîtriser sa communication pour éviter les couacs. 

Des conseillers partagés entre l'Elysée et Matignon

Un nouveau système a été mis en place pour huiler les rouages de la communication entre le Premier ministre et le président de la République : des conseillers partagés entre l'Elysée et Matignon, "pour que, sur certains sujets, il n'y ait pas de place pour les petites rivalités", selon la garde rapprochée du chef de l'Etat, citée dans Le Parisien.

Ces conseillers partagés pourraient très rapidement passer à l'action, pour la réforme du Code du travail, par exemple. Un bon moyen pour Emmanuel Macron de garder le contrôle sur son Premier ministre de droite ? "Cela permettra de faire des économies", préfère éluder ce même proche.

Des ministres qui n'ont pas vocation à afficher leurs désaccords

La rareté et la maîtrise de la parole exécutive doivent permettre d'éviter les couacs. Ce verrouillage de la communication est assumé par le Premier ministre. "Il y a une volonté d'organiser la communication, de ne pas nourrir un bavardage permanent", explique Edouard Philippe dans le JDD, dimanche 21 mai.

Et le chef du gouvernement prévient ses ministres : "Dans la phase préparatoire d'un projet, personne n'a vocation à exposer sur la place publique des positions qui ne sont pas arbitrées." Et une fois l'arbitrage effectué, les ministres devront tous s'incliner face à la décision, poursuit-il. "La liberté intellectuelle et la diversité des ministres ne seront un atout que si, une fois passé le temps de la discussion, il y a une parfaite loyauté vis-à-vis des décisions arbitrées", dit-il au JDD.

A la tête d'un gouvernement rassemblant des personnalités issues de la droite, de la gauche et du centre, Edouard Philippe tente de dissuader d'éventuelles voix dissonantes. Les désaccords à répétition, affichés dans les médias, avaient plombé le gouvernement de Jean-Marc Ayrault

Un président "maître des horloges"

Benjamin Griveaux, porte-parole de La République en marche et proche d'Emmanuel Macron, confirme cette stratégie, qui s'appliquera également au président de la République. Invité dimanche de Radio J, il a pointé "les mauvaises habitudes qui ont été prises ces dix dernières années [quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande], avec la multiplication des offs, des prises de parole sans doute intempestives (...) qui répondent à une forme de dictature de l'urgence". 

Il est certain qu'Emmanuel Macron va mettre une distance avec cela. Ce sera un président du temps long parce que le rôle du président, c'est de fixer un horizon et de ne pas être dans la réaction à la petite phrase et le commentaire de l'actualité.

Benjamin Griveaux

sur Radio J

"La parole présidentielle va se raréfier et je suis certain que chacun va s'en accommoder et va s'y habituer", prévient Benjamin Griveaux. Le nouveau chef de l'État affirme de fait régulièrement qu'il entend rester "le maître des horloges". Toutefois, cette situation n'est pas sans créer des tensions avec la presse. Vendredi, l'Élysée a tenté de rassurer les journalistes alors que de nombreuses rédactions se sont alarmées des tentatives de la présidence de choisir les reporters couvrant les déplacements du chef de l'État.

Pendant sa visite vendredi au Mali, les journalistes accrédités ont été tenus bien à distance du chef de l'État, qui s'est gardé du moindre off avec eux, contrairement à son prédécesseur, François Hollande, qui parlait très souvent avec la presse.

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