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"Qu'on arrête de verdir les discours et qu'on verdisse les décisions", estime l'écologiste David Cormand

Le secrétaire national d'EELV, David Cormand, a expliqué, jeudi sur franceinfo, ne pas avoir "vu de plan global précis" concernant l'écologie lors du discours de politique général d'Edouard Philippe devant les députés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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David Cormand, eurodéputé et secrétaire national d'EELV, le 13 juin 2019. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Edouard Philippe, a annoncé mercredi 12 juin, plusieurs mesures en faveur de l'écologie, lors de son discours de politique général devant les députés. David Cormand, eurodéputé et secrétaire national d'EELV, a réagi, jeudi sur franceinfo, aux annonces faites par le Premier ministre.

franceinfo : Pensez-vous que le discours en faveur de l'écoloe du Premier ministre est sincère ?

David Cormand : Je ne suis pas juge des âmes, donc il n'y a pas de raison que je lui fasse un procès en insincérité. Quand il dit que personne n'a le monopole du vert, il a raison. Je suis le premier à le dire. La question de l'écologie doit être portée le plus largement possible. La difficulté que j'ai avec ce gouvernement, mais ça a été le cas avec d'autres, c'est que quand il s'agit de parler d'écologie, on entend des mots qui sont forts, on fait des concours d'éloquence. Le problème, c'est de passer du constat qui est de plus en plus partagé, aux actes. Et c'est là que le bât blesse.

Edouard Philippe vous a-t-il convaincu ?

Je n'ai pas entendu de plan global précis alors que sur d'autres sujets, il a été précis. Sur la retraite, il a été précis. Sur plein de sujets, il a été précis. Sur la question de l'écologie, moins. Nicolas Hulot l'avait dit quand il a quitté le gouvernement : l'action écologique qu'il faut mener est incompatible avec le modèle économique global que défend le gouvernement. C'est-à-dire que la vision productiviste libérale de l'économie percute la question du maintien de la vie sur Terre, la question écologique par essence.

Est-ce que vous pensez qu'Edouard Philippe a verdi son discours de politique générale à la lumière du bon score de Yannick Jadot aux européennes ?

Oui. Le fait que les écologistes aient fait un gros score aux élections européennes, cela a d'abord permis d'avoir plus d'élus au Parlement européen, c'est une bonne chose. Mais incidemment, ça met la pression sur les personnes au pouvoir. Moi, je prends. Je suis plutôt content que le ministre verdisse son discours. Après, j'aimerais bien qu'on arrête de verdir les discours et qu'on verdisse les décisions. Il y a eu un oubli sur la question de la biodiversité, par exemple. Le mot biodiversité n'a pas été prononcé alors que c'est une question fondamentale des temps qui viennent. L'extinction de la vie sur Terre, on est en train de percuter ce mur.

Allez-vous soutenir les mesures du gouvernement ?

A chaque fois qu'il y a des bonnes mesures, on soutient. Il y a la loi contre le gaspillage, notamment pour réduire la place du plastique. Je n'ai pas d'état d'âme. Il y a une telle urgence à agir qu'il ne faut pas se pincer le nez quand il y a des choses positives qui sont faites. Après, encore une fois, il y a besoin d'un changement de modèle global. C'est à ça que l'on travaille.

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