: Vidéo Audiovisuel public : Franck Riester confirme le "maintien" de la redevance et juge qu'il "faudra modifier son mode de calcul"
Le ministre de la Culture était l'invité de France Inter jeudi matin.
Il faut moderniser la fiscalité qui finance l'audiovisuel public, a expliqué sur France Inter jeudi 20 juin Franck Riester, ministre de la Culture. La redevance est actuellement adossée à la taxe d'habitation qui va disparaitre en 2023 pour les résidences principales. "Il y a un arbitrage du président de la République pour faire en sorte qu'il y ait le maintien d'un financement spécifique pour l'audiovisuel public et qui permette une indépendance de l'audiovisuel public", a indiqué le ministre.
"C'est quand ça va bien qu'il faut prévoir l'avenir"
"Il faudra adosser la redevance sur un autre impôt pour limiter les coûts de collecte et il faudra modifier son mode de calcul pour tenir compte de l'évolution de la façon dont les Français ont accès à l'audiovisuel public", a détaillé Franck Riester. Gérald Darmanin avait déjà confirmé cette semaine le maintien de la contribution à l’audiovisuel public qui se monte à 139 euros par foyer en métropole et 89 euros dans les départements d’Outre-mer.
"On estime que les moyens de l'audiovisuel public sont très importants et ils pourraient être encore plus efficaces si on était encore mieux organisés, a estimé le ministre de la Culture. Il y a des choses formidables qui sont faites, des résultats exceptionnels. C'est quand ça va bien qu'il faut prévoir l'avenir pour relever les défis de la numérisation, de la modification des usages." Franck Riester a rappelé qu'il avait la volonté d'accompagner l'audiovisuel public pour qu'il devienne la référence.
Pas de fusion pour l'audiovisuel public
La réforme de l'audiovisuel public, qui doit rapprocher France Télévisions, Radio France, l'INA, France Média Monde, TV5 Monde et Arte, sera présentée d'ici la fin du mois d'octobre en Conseil des ministres. "L'idée d'une fusion totale des entreprises de l'audiovisuel public n'est pas retenue, c'est certain", a indiqué sur France Inter Franck Riester.
"Il y a deux solutions. Soit des coopérations encore plus importantes que celles qui existent aujourd'hui entre entreprises indépendantes, soit une holding avec des fonctions exécutives pour mieux coordonner les différentes stratégies de chaînes. Nous voulons que l'audiovisuel public français soit une référence en Europe", a expliqué Franck Riester. Ce changement de gouvernance, si c'est une holding, permettra de gérer "de façon indépendante, par un Conseil d'administration". Le mode de nomination des présidents de l'audiovisuel public sera donc revu. "Ce ne sera plus le CSA" qui nommera précise Franck Riester.
L'objectif de la réforme sera d'investir plus dans les innovations et les nouvelles technologies. "Les usages de nos concitoyens évoluent dans leurs accès à l'audiovisuel. Nous devons faire en sorte qu'il y ait plus de transversalité entre la télé, la radio, internet, en France et à l'étranger", explique le ministre de la Culture qui insiste sur l'importance de l'audiovisuel public. "On n'en a jamais eu autant besoin qu'aujourd'hui en matière d'information, d'éducation, de culture, de lutte contre la désinformation, de rayonnement de notre pays. C'est fondamental."
Vers un plan de départs à Radio France
Les salariés du groupe Radio France, dont les audiences sont très bonnes, ont massivement fait grève mardi 18 juin pour contester un nouveau plan d'économies de 60 millions d'euros d'ici à 2022, notamment pour anticiper la baisse de la contribution de l'État, de 20 millions d'euros sur quatre ans. Il prévoit des suppressions de postes, entre 270 postes dans tous les métiers si les salariés acceptent de réduire les congés, ou 390 postes s'il n'y a pas d'accord. "Je comprends que ce soit un moment difficile. C'est quand ça va bien qu'il faut investir dans l'Internet comme le propose Sibyle Veil et son équipe. C'est maintenant qu'il faut investir dans la formation des femmes et des hommes pour les métiers de demain", a expliqué Franck Riester.
Le ministre a estimé que "oui", il est possible de faire aussi bien avec moins de moyens et de personnes. "C'est un effort qui est tout à fait acceptable, possible, pour l'audiovisuel public et Radio France en particulier. Ce sera un plan de départs volontaires. Je fais toute confiance à Sibyle Veil et à son équipe".
Franck Riester a indiqué que l'État continuera à financer les travaux de réhabilitation de la Maison de la Radio pour que cela "n’impacte pas le fonctionnement". En revanche, le ministre a exclu de financer le plan de départs volontaires.
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