Violence contre les élus : "On demande du concret", affirme le maire UDI Philippe Baudrin
Le maire de Maing (Nord), agressé en août, fait partie des dix élus qui vont rencontrer jeudi 12 septembre Sébastien Lecornu, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
Le 20 août 2019 restera à jamais gravé dans la mémoire de Philippe Baudrin. Ce jour-là, le maire UDI de Maing (Nord) est appelé par des riverains, qui dénoncent des saccages commis par des gens du voyage. Arrivé sur place, l'édile tente de calmer un récalcitrant. En vain. "J'ai reçu un coup de poing tout de suite (...) Et par la suite il m'a menacé avec sa tronçonneuse", se souvient l'élu, jeudi 12 septembre sur le plateau des 4 Vérités de France 2. L'homme se dit aujourd'hui traumatisé. Son agresseur a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Une femme qui l'a giflé a quant à elle écopé de six mois de prison avec sursis. Insolvables, ils ne paieront pas l'amende qu'ils doivent verser à l'élu, assure ce dernier.
Philippe Baudrin fait partie des dix maires victimes de violences qui seront reçus jeudi par Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. L'édile l'exhortera à créer un numéro spécial destiné aux élus afin "qu'[ils] puisse[nt] être localisés". L'édile souhaite que les choses changent et "demande du concret, du réel". Celui qui occupe l'Hôtel de Ville de Maing depuis 25 ans a déjà été placé sous protection policière par le passé. "J'ai reçu un coup de poing d’un fou sur le premier mandat (...) et sur le deuxième mandat j'ai été victime d'un corbeau pendant plusieurs mois", explique-t-il. C'est cette seconde affaire qui lui a valu une protection policière et le port d’un gilet pare-balles.
"Rejet de l'autorité"
"Mais c'est la première fois sur 25 ans où je me présente devant un flagrant délit et que la personne continue, m'insulte et m'agresse", se désole Philippe Baudrin. Si les maires sont devenues des cibles fréquentes, c'est en partie en raison du "rejet de l'autorité", avance l'élu. Les dépôts sauvages cristallisent également les tensions dans les communes rurales. Pour rétablir l'autorité des édiles, le projet de loi Engagement et Proximité prévoit d'accorder aux maires le pouvoir de sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles. "C'est très bien, parce que le maire est officier de police judiciaire dans sa commune", commente Philippe Baudrin, qui souhaite que les élus soient habilités à verbaliser des citoyens.
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