"Décivilisation" : "La montée de la violence est une vraie menace pour la démocratie", s'inquiète Elisabeth Borne
"Je pense qu'il faut qu'on réfléchisse tous à la façon de sortir de cette montée de la violence, qui est une vraie menace pour la démocratie", s'inquiète Elisabeth Borne, lors d'une interview accordée à France Culture, vendredi 26 mai. En déplacement au Parc national de forêts en Côte-d'Or pour la Fête de la nature, la Première ministre a répondu aux questions de nos confrères, notamment sur le terme "décivilisation", employé par Emmanuel Macron mercredi en conseil des ministres pour parler de la violence au sein de la société.
Elisabeth Borne estime que "le président pointe le déferlement de violences auquel on assiste" en référence notamment au maire de Saint-Brevin qui a présenté sa démission début mai après que sa maison a été incendiée, ou encore à l'agression mortelle d'une infirmière à Reims, dimanche dernier.
"Ça nous appelle tous à un sursaut, poursuit la Première ministre, parce que le fonctionnement de la démocratie, c'est le débat, c'est d'accepter la contradiction, c'est d'avoir le droit de manifester quand on n'est pas d'accord avec un projet, mais ça ne passe pas par la violence."
La proposition de loi pour supprimer l'article 7 : un "paradoxe", selon Elisabeth Borne
Elisabeth Borne est également revenue sur la proposition de loi du groupe Liot pour abroger la réforme des retraites qui sera débattue le 8 juin à l'Assemblée nationale. "On peut souligner qu'il y a un paradoxe dans la position des groupes parlementaires qui ont tout fait pour qu'on ne puisse pas examiner l'article 7, c'est-à-dire, le cœur de la réforme. Aujourd'hui, tout à coup – et on peut être un peu surpris – ils veulent absolument, en quelques heures, faire ce qu'ils n'ont pas permis de faire en 80 heures".
La Première ministre répète qu'elle juge ce texte "irrecevable" et invoque de nouveau "l'article 40 de notre Constitution" qui "ne permet pas, au travers d'une proposition de loi ou d'un amendement, de créer des charges". Or, selon elle, "on est en train de parler de milliards de dépenses en plus ou de recettes en moins". Elisabeth Borne parle donc de "problème constitutionnel" et laisse la main au Parlement à qui il appartient, dit-elle, "de trouver la bonne façon de répondre à cette situation un peu inédite".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.