"Un soutien vigilant au gouvernement" : reçue à Bercy, la droite pose à nouveau ses conditions pour un compromis sur le budget 2025
Les consultations se poursuivent à Bercy. Les ministres de l'Économie et des Comptes publics, Eric Lombard et Amélie de Montchalin rencontrent, depuis lundi, les représentants des différents partis pour chercher un compromis sur le budget 2025. Après la gauche - sans les insoumis - mercredi, une délégation des Républicains a été reçue jeudi 9 janvier au matin, avec notamment Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine. Mathieu Darnaud, chef de file des sénateurs LR et également présent, décrit une "vraie réunion de travail". Le sénateur LR répète que son parti est dans "le dialogue" pour aider le "gouvernement à construire un budget intelligent", et pense avoir été entendu.
"Pour l'instant, on a obtenu que la trajectoire que nous demandions budgétairement soit respectée, avec deux piliers essentiels : la réduction de la dépense publique et aucune hausse d'impôts", ajoute-t-il. "Nous sommes cohérents et constants", répète Mathieu Darnaud, qui attend maintenant des propositions concrètes du ministre de l'Économie Eric Lombard. Pour les LR, les propositions exprimées par le gouvernement sont encore trop floues. Ils rappellent que l'examen du Budget reprend la semaine prochaine au Sénat et que le gouvernement n'a pas toujours "pas annoncé de mesures pour réduire la dépense publique".
Les Républicains, majoritaires au Sénat, redemandent à ce que l'effort demandé aux territoires soit limité à 2 milliards d'euros, au lieu de 5, ce qu'ils avaient obtenu avant la censure du gouvernement Barnier. Ils exigent aussi un maintien ou une hausse du budget des ministères de l'Intérieur et de la Justice.
La droite ne veut pas revenir sur la réforme des retraites, mais...
La question des retraites, l'un des points délicats de ces négociations sur le budget, a également été abordée. Les socialistes, écologistes et communistes sont à l'offensive et espèrent monnayer la non-censure du gouvernement Bayrou contre une suspension de la réforme des retraites. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, assure qu'il n'y a "pas de veto" du gouvernement, y compris sur l'âge de départ à 64 ans. Mais ce n'est pas ce qu'a compris le chef de file des sénateurs Les Républicains. "Pour l'instant, on n'a pas eu d'éléments qui vont dans le sens indiqué par Olivier Faure", assure Mathieu Darnaud.
La question des retraites n'a pas été centrale lors de cette réunion au ministère de l'Économie, selon l'entourage du chef de file des sénateurs LR. Les Républicains, qui ne veulent pas revenir en arrière sur cette réforme, se gardent cependant d'en faire "une ligne rouge qui pourrait conduire à la démission des ministres Les Républicains". Laurent Wauquiez s'est contenté de redire, jeudi matin à Bercy, que son parti accorde "un soutien vigilant au gouvernement".
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