Pas de mineurs de l'ASE dans les hôtels : une disposition "inapplicable", selon l'Association des départements de France

La loi Taquet du 7 février 2022 est, "dans les conditions actuelles de saturation des structures de l'ASE et de chute des recettes des départements, irréaliste et inapplicable", déplore François Sauvadet, président de l'association.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des associations se mobilisent avec le collectif des jeunes migrants du parc de Belleville pour réclamer un hébergement d'urgence pour des mineurs isolés, à Paris, le 29 novembre 2023. (VALERIE DUBOIS / AFP)

L'interdiction de placer des mineurs de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) dans des hôtels, entrée en vigueur le 1er février, est "inapplicable dans les conditions actuelles", a déclaré l'Association des départements de France dans un communiqué, lundi 5 février.

La loi Taquet du 7 février 2022 est, "dans les conditions actuelles de saturation des structures de l'ASE et de chute des recettes des départements, irréaliste et inapplicable", déplore François Sauvadet, président des Départements de France, qui demande sa "révision".

Dans un rapport en 2020, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait que 5% des jeunes de l'ASE étaient hébergés à l'hôtel. Et 95% d'entre eux étaient des mineurs non accompagnés étrangers (MNA). "Parfois, nous n'avons pas le choix", poursuit l'Association des départements de France. "C'est l'hôtel ou la rue" et, "face à l'arrivée massive de MNA, nous n'avons plus de possibilités d'accueil dans nos départements."

Une hausse des "cas relevant de problèmes psychiques"

Quelque 21% des 208 064 enfants placés à l'ASE sont des mineurs non accompagnés étrangers, selon les Départements de France. "Les dépenses totales de l'ASE représentent une charge nette de plus de 9 milliards d'euros, dont 1,5 milliard pour les seuls MNA", affirme Florence Dabin, vice-présidente de l'association en charge de l'enfance, citée par le communiqué.

"Le placement en hôtel intervient en effet en dernier recours, soit pour des mineurs autonomes, soit malheureusement pour des enfants dont les problèmes psychiatriques rendent incompatibles les placements en structure ou en famille", assure l'association. 

Les départements font face à de graves difficultés de recrutement de professionnels, au moment où ils constatent une "augmentation du nombre de cas relevant de problèmes psychiques et psychiatriques".

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