"Ça me choque" : le recadrage du nouveau ministre de l'Économie de Michel Barnier sur le RN fait réagir jusque dans le camp présidentiel
Un Premier ministre qui recadre l'un de ses ministres trois jours après sa nomination. C'est ce qui s'est passé mardi 24 septembre, lorsque Michel Barnier a demandé à Antoine Armand, le nouveau ministre de l'Économie, de recevoir le RN comme tous les autres groupes politiques afin de préparer le budget. Un recadrage réalisé après que Marine Le Pen s'est offusquée que le RN soit tenu à l'écart. L'épisode est dénoncé par l'opposition de gauche, mais aussi par plusieurs membres du camp présidentiel, visiblement troublés.
Le Premier ministre est dans la main du Rassemblement national et cet épisode vient le prouver, estime l'écologiste Benjamin Lucas. Pour le député des Yvelines, "respecter le Parlement, c'est une chose. C'en est une autre que de construire un partenariat privilégié, c'est le cas en l'occurrence avec Marine Le Pen. C'en est une autre que de se coucher littéralement devant Marine Le Pen". Et pourquoi,ajoute l'un de ses collègues de gauche, créer des situations qui donnent une tribune à Marine Le Pen ?
L'épisode interroge jusque dans le clan présidentiel, en particulier au Modem, censé soutenir le gouvernement, Erwan Balanant, député du Finistère, ne comprend pas que Michel Barnier soigne autant le RN. "Moi, ça me choque. Je considère que le Premier ministre n'a pas à appeler madame Le Pen."
"Moi, je n'ai pas fait d'alliance avec Madame Le Pen. J'ai été élu à l'issue d'un front républicain qui a dit des choses clairement."
Erwan Balanant, député du Finistèreà franceinfo
Bientôt de nouveaux départs de Renaissance ?
Des interrogations aussi chez Sacha Houlié, qui a récemment claqué la porte de Renaissance. "Le Premier ministre explique qu'il faudrait travailler avec le Rassemblement national. Eh bien je pense que c'est un problème, affirme le député. Beaucoup de gens comme moi s'interrogent sur l'orientation politique qui semble de toute façon pencher à droite toute."
Une orientation qui va provoquer d'autres départs de Renaissance, croit savoir Sacha Houlié, il espère bientôt réunir des députés déçus du macronisme dans un groupe politique indépendant ancré à gauche.
Reste que ce recadrage écorne un peu plus le tout jeune gouvernement Barnier, après la passe d'armes entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Autant de sujets qui devraient s'inviter, dans une ambiance électrique, à la réunion des chefs des groupes parlementaires du "socle commun" qui soutiennent l'exécutif autour du Premier ministre, prévue mercredi après-midi à Matignon.
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