Censure du gouvernement Barnier : Olivier Faure se dit prêt "à gouverner"
Le premier secrétaire du Parti socialiste a voté mercredi la motion de censure contre le gouvernement Barnier. "Je l'ai fait avec gravité et ce n'était pas de gaité de cœur ni écrit d'avance", soutient Olivier Faure jeudi 5 décembre sur France Inter. La gauche et l'extrême droite ont joint leur votes pour faire tomber le gouvernement de Michel Barnier.
"Je ne veux pas simplement témoigner ou résister, je veux gouverner", lance Olivier Faure. Le patron des socialistes assume ses "divergences avec Mathilde Panot", la cheffe de file des députés Insoumis, rétorquant qu'il "vaut mieux parfois faire un pas qui n'est pas exactement celui qui était prévu, plutôt que de ne rien faire et rester dans la protestation". Olivier Faure est d'ailleurs convaincu que "les écologistes et les communistes" sont sur cette même ligne et sont eux aussi "prêts à prendre leurs risques et à dire que le pays mérite mieux que de sinistres calculs".
Le député PS de Seine-et-Marne insiste sur la nécessité du dialogue. "Il y a des gens qui sont prêts à dialoguer, à avancer dans la clarté", assure-t-il. Alors qu'Emmanuel Macron va devoir nommer un nouveau Premier ministre, Olivier Faure tient à rappeler que les élections législatives anticipées de juillet dernier ont "donné l'avantage à la gauche", tout en reconnaissant que celle-ci ne dispose pas d'une "majorité absolue" à l'Assemblée nationale. Il trouve donc "logique" que la gauche ait "une forme de priorité" et puisse donc former le prochain "gouvernement", tout en "aboutissant à des compromis" à l'Assemblée nationale. "Ça suppose que nous abandonnons le 49.3, qu'il n'y aura pas de passage en force et que sur chaque texte nous serons obligés de trouver des compromis", ajoute-t-il.
"On ne va pas continuer avec une folie de la destitution"
Le député PS de Seine-et-Marne exhorte le chef de l'État à "respecter les Français" et à "comprendre qu'il y a eu des votes" lors des élections législatives anticipées et mercredi soir au Parlement et donc à organiser "dans les meilleurs délais" une rencontre avec les différents chefs des partis "ayant participé au front républicain" lors des législatives anticipées. Le patron des socialistes ajoute explicitement qu'il ne souhaite pas qu'Emmanuel Macron "appelle Marine Le Pen". Olivier Faure accuse d'ailleurs Michel Barnier d'avoir "cherché à négocier uniquement avec Marine Le Pen" depuis son arrivée à Matignon.
Contrairement à d'autres figures politiques, notamment chez les Insoumis, Olivier Faure ne "souhaite pas la démission ni la destitution" d'Emmanuel Macron, d'autant que même s'il y avait un nouveau président de la République "l'Assemblée resterait la même", à savoir sans majorité absolue. "Il y a déjà eu la folie de la dissolution, on ne va pas continuer avec une folie de la destitution" du chef de l'Etat, fustige Olivier Faure.
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