Reportage "Il ne faut pas qu'il aille trop fort du côté droite-droite" : les habitants du fief vendéen de Bruno Retailleau jugent sa nomination au ministère de l'Intérieur

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur en Vendée, dont il est originaire, le 17 février 2022. (LOIC VENANCE / AFP)
Le nouveau locataire de la place Beauvau, connu pour ses positions conservatrices, semble, pour le moment, bénéficier du soutien des habitants de Saint-Malô-du-Bois, dont il est originaire.

C'est l'une des nominations au gouvernement qui fait le plus de bruit : Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur. Le patron du groupe LR au Sénat, connu pour ses positions très conservatrices, est autant critiqué par la gauche, que le camp présidentiel. Qu'en pensent les habitants de son fief électoral en Vendée ? À Saint-Malô-du-Bois, ville de 1 600 habitants, dont son père fut maire et où il vit, les habitants sont partagés sur la nouvelle fonction de Bruno Retailleau.

Dimanche 22 septembre, les Malouins ont déserté le bourg pour se rendre dans la proche vallée du Poupet, parc naturel d'une trentaine d'hectares où se tenait le festival les Boucaniers. "Ça dure sur un week-end, il y a des concerts, il y a un tas de choses, il y a plein de vieux métiers", détaille Jacques, ravi de la nomination de Bruno Retailleau.

"Qu'il puisse faire son travail le plus sereinement possible"

Le nouveau ministre de l'Intérieur vit juste à côté, précise-t-il. "Personnellement, Bruno, je le connais. C'est quelqu'un d'ici, qui est proche des gens. Maintenant qu'il est Premier ministre, je vais dire 'Monsieur Retailleau', pardon, ministre de l'Intérieur, le lapsus ! Mais je lui souhaite qu'il puisse faire son travail le plus sereinement possible."

"Il a des idées bien arrêtées sur l'immigration. Il a le courage de l'avoir dit. Je lui souhaite bonne chance surtout."

Jacques, connaissance de Bruno Retailleau

à franceinfo


Quotas migratoires, préférence nationale pour certaines prestations sociales, fin d'aide médicale d'urgence les étrangers... Marie, retraitée, "ne partage pas ses idées politiques" mais "c'est quelqu'un d'agréable" et "je pense qu'il est compétent", dit-elle. "Il a eu des positions mais qui n'ont rien à voir avec le ministère de l'Intérieur, tant mieux, sur le mariage pour tous, je ne suis pas d'accord, explique Marie. Il ne faut pas qu'il aille trop fort du côté droite-droite. Je pense que si on l'a choisi, c'est parce que vu les résultats des élections, le Rassemblement national a fait un bon score. Moi, je le regrette un peu. Mais voilà."

Des crises à gérer loin de la Vendée

Daniel, chauffeur de car, dit compter sur lui pour plus de fermeté en matière de sécurité en prenant, pour exemple, la récente agression d'une collègue : "Oui, je souhaite que ces choses soient prises en main. Il faut que ça change. Le laxisme, ce n’est pas pour nous. Est-ce que Monsieur Retailleau est en mesure de pouvoir faire évoluer ça ? Je pense vraiment que ça ne changera rien malheureusement."

S'il ne partage pas les idées conservatrices de Bruno Retailleau sur le plan sociétal, Hugo, un commerçant apprécie son ancrage local :"Il est toujours resté attaché, notamment à son territoire, c'est quelqu’un qui est content de promouvoir la Vendée",  salue-t-il.

La Vendée qui va bientôt être loin des crises que le nouveau ministre de l'Intérieur devra gérer. "On a quand même la crise actuellement en Martinique, on a le problème de Nouvelle-Calédonie qui n'est toujours pas réglé. Quand on voit ce qui se passe au niveau national et le climat social, il faut faire très attention. Et il commence sûrement son poste, en marchant sur des œufs", prédit Hugo. Avec, en plus, la menace d'une motion de censure de la gauche qui plane sur le nouveau gouvernement Barnier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.