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Jacques Chirac, l'autre gagnant de la Coupe du monde 1998

Affaibli politiquement après sa première année de cohabitation avec Lionel Jospin, Jacques Chirac a vu sa cote de popularité remonter après la victoire des Bleus au Mondial.

Article rédigé par franceinfo - Cédric Guillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les footballeurs Bixente Lizarazu, Fabien Barthez et Zinedine Zidane, félicités par le président Jacques Chirac après leur victoire en finale de la Coupe du Monde (3-0) contre le Brésil, le 12 juillet 1998. (PEDRO UGARTE / AFP)

12 juillet 1998, la France est sacrée championne du monde de football après avoir battu le Brésil (3-0) en finale. En tribune présidentielle, Jacques Chirac triomphe, les bras vers le ciel. "C'est vraiment le bonheur après un stress total !", s'exclame-t-il. Les images du président de la République embrassant le crâne de Fabien Barthez, descendant dans les vestiaires avec son maillot sur les épaules, ou scandant approximativement les noms des joueurs, sont indissociables du premier sacre mondial des Bleus. 

Supporter numéro 1 des Bleus

Six mois avant le début de la compétition, Jacques Chirac est affaibli par une cohabitation qu'il n'avait pas imaginée avec la gauche. Son salut va donc venir de cette Coupe du monde organisée en France. Il se trouve un nouveau rôle : supporter numéro 1 des Bleus. Pour être le plus crédible possible, il s'invente même un passé footballistique, affirmant qu'il aurait "beaucoup aimé être goal"Il Le président ne va plus rater un seul match de préparation. Il exige également de son conseiller aux sports, le double champion olympique de sabre Jean-François Lamour, qu'il contacte régulièrement le sélectionneur Aimé Jacquet.

Il m'a dit : bon sang, cette équipe je la sens bien, j'aime beaucoup Aimé Jacquet... Je pense qu'ils peuvent faire quelque chose, il faut les aider !

Jean-François Lamour

Une semaine avant le coup d'envoi du Mondial, Jacques Chirac rend visite aux Bleus à Clairefontaine déclarant que "tous les joueurs sont excellents". Il le jure, il n'a pas de préférence pour l'un d'eux mais pour "l'ensemble de l'équipe".

Homme de vestiaire

Ce 12 juillet 1998 restera donc l'apothéose sportive de la présidence de Jacques Chirac. Rayonnant, il était entré dans le vestiaire des Bleus juste après leur victoire contre le Brésil. 

C'est la fin du match, on est entre nous, et puis arrive notre président de la République, monsieur Jacques Chirac ! Mais en fait, à ce moment-là, ce n'était pas le président. C'était plutôt un enfant heureux, aussi ému que nous, et extrêmement timide.

Robert Pirès, champion du monde 98

Onze jours après le sacre mondial des Bleus, Jacques Chirac publie une tribune dans Paris Match. Elle lui permet de délivrer un message politique alors que sa popularité est remontée. Il n'évoque pas la France "black, blanc, beur", mais vante les mérites d'une équipe tricolore et multicolore dans laquelle "tous les jeunes se reconnaissent".

En plus des 22 champions du monde, Jacques Chirac est donc bien lui aussi sorti gagnant de cette aventure. Le 12 juillet 1998 au stade de France, il portait d'ailleurs un maillot des Bleus frappé du numéro 23.

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