Mort de Jacques Chirac : "En Corrèze, il connaissait la moindre ferme, le moindre bistrot", raconte son ami Denis Tillinac
Denis Tillinac, écrivain et ami de Jacques Chirac, auteur de "Chirac le Gaulois", réagit sur franceinfo à la mort de l'ancien chef de l'État survenue jeudi.
Denis Tillinac, écrivain et ami de Jacques Chirac raconte sur franceinfo l'amour que l'ancien président de la République portait à la Corrèze : "Il connaissait la moindre ferme, le moindre bistrot", analyse l'auteur de Chirac le Gaulois. Jacques Chirac est mort jeudi 26 septembre à l'âge de 86 ans.
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franceinfo : Quelle est votre première réaction ?
Denis Tillinac : J'ai beaucoup de tristesse et je vois affluer des souvenirs, parmi les plus beaux, les plus ensoleillés de ma vie. C'était un homme formidable. Je crois qu'il m'a accordé sa confiance, son amitié et je m'en honore beaucoup. Cet homme a incarné la France magnifiquement.
Que représentait la Corrèze pour lui ?
Cela représentait 30 ans de bonheur parce qu'il s'y est enraciné politiquement. Il connaissait la moindre ferme, le moindre bistrot. Il avait cette capacité à nouer des rapports charnels avec les gens. Et il y a connu beaucoup de bonheur. Quand il est devenu président de la République, il a estimé qu'il fallait prendre ses distances avec la Corrèze, parce que ce n'est pas compatible. Alors il venait moins. Et puis Chirac ne se retournait pas sur ses pas. C'était un homme de devoir et il avançait parce que sa fonction l'exigeait.
Parlait-il souvent de sa vie personnelle ?
Il avait beaucoup de pudeur à ce sujet. Je pense évidemment à la maladie de sa fille Laurence. On parlait de tout mais il ne fallait pas parler de ça. Il était blessé et on respectait cette blessure. Et puis, à une époque, une certaine presse avait dit qu'il n'était pas cultivé. Or il était très cultivé et très fin. Il le cachait derrière des bravades d'officier de cavalerie. C'est un personnage tellement complexe, ambivalent et riche que quand on évoque l'un de ses traits de personnalité, on en occulte forcément beaucoup d'autres.
Que garderez-vous de lui, en définitive ?
Je garderai cette image de cette sorte de cavalier de la steppe, à l'époque de la Corrèze, beau, jeune, avec un charisme formidable. Et puis il avait cette empathie qui faisait que si vous l'enfermiez cinq minutes avec quelqu'un, homme, femme, jeune, vieux, de droite ou de gauche, il vous séduisait.
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