Mort de Jacques Chirac : "Il a abaissé la fonction présidentielle", affirme le juge Halphen
Après la mort de Jacques Chirac jeudi, Eric Halphen, magistrat, revient sur l'affaire des HLM de Paris dans les années 90.
De Jacques Chirac, "je retiendrai surtout le chef de l’Etat qui a abaissé la fonction présidentielle", a réagi jeudi sur franceinfo, Eric Halphen, magistrat dans l’affaire des HLM de Paris.
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L'enquête des HLM de la ville de Paris, ouverte en 1994 alors que Jacques Chirac était encore maire, portait sur des irrégularités commises entre 1991 et 1994 dans la passation de marchés d'entretien et d'équipement. Le juge Halphen a enquêté sur un système de contournement de la procédure d'appel d'offres, dont les contreparties auraient permis de financer.
En mars 2001, il a convoqué Jacques Chirac comme simple témoin, mais le président de la République n'a pas obtempéré, du fait de son immunité, et le juge a renoncé.
En revanche, Jacques Chirac a été le premier président français à être condamné par la justice dans une autre affaire, en 2011, celle des emplois fictifs de la mairie de Paris.
Des marchés attribués "aux copains du RPR"
"A l’époque, on parlait d’Etat RPR (Rassemblement pour la République), explique Eric Halphen. Les marchés de la ville de Paris se comptaient en dizaines et centaines de millions d’euros et ils étaient donné uniquement aux entreprises qui étaient dirigées par les copains du RPR et du maire de Paris", a-t-il rappelé.
"Jacques Chirac n’aura pas laissé que de bons souvenirs. Surtout, il aura montré le mauvais côté de la politique, c’est-à-dire celui où l’on se sert des marchés publics pour enrichir un parti afin d'arriver au pouvoir. C’est triste quand quelqu’un meurt mais je retiendrai surtout le chef de l’Etat qui a abaissé la fonction présidentielle, car il est arrivé au pouvoir par de mauvais chemins", a déclaré le magistrat.
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