"On sentait que quelque chose allait arriver" : les voisins et fans de Jacques Chirac se recueillent devant sa dernière demeure
Quelques heures après le décès de Jacques Chirac à son domicile, des dizaines de personnes se sont rassemblées rue de Tournon, à Paris.
La lourde porte cochère du n°4 de la rue de Tournon est fermée, comme les volets cet après-midi. Dans la rue, un important dispositif policier est déployé alors que des dizaines de personnes arrivent sur place, près du Sénat, dans le cossu VIe arrondissement de Paris, où l’ancien président de la République s’est éteint "paisiblement" ce jeudi matin, selon ses proches. De simples passants, des voisins, ou même de véritables fans sont venus saluer "un grand président", parfois avec une rose blanche à la main.
"C’est comme le général de Gaulle"
L’annonce du décès de Jacques Chirac n’a pas surpris son jeune voisin, Antoine, 14 ans. Il raconte à franceinfo avoir senti "une gêne", "un silence pesant", il y a deux jours. "Les volets se sont fermés, ce n’était plus pareil" selon l’adolescent qui dit avoir croisé l’ancien patron du groupe de luxe Kering, et ami proche de Jacques Chirac, François Pinault, "plusieurs fois ces derniers jours". "Je me doutais que quelque chose allait arriver", explique-t-il donc.
Antoine n’avait croisé qu’une seule fois l’ancien président, "en fauteuil roulant", mais il estime tout de même avoir perdu "quelqu’un de notre famille (…), de notre famille politique", ce qui est "toujours très triste". Pour lui, c’est même "une perte équivalente à celle du général de Gaulle".
"Il m’a invité à l’Élysée !"
Derrière le cordon de sécurité, un homme se recueille en regardant la dernière demeure de Jacques Chirac. C’est Omar Kerkoudi, un fan du cinquième président de la Ve République. "Je l’aimais beaucoup", dit-il la gorge nouée et les yeux embués. Omar a apporté avec lui un cadre contenant plusieurs photos sur lesquelles il pose avec l’ancien chef d’Etat, au salon de l’agriculture, à l’hôpital du Val-de-Grâce, ou encore le jour de son départ de l’Elysée, le 16 mai 2007. Mais son meilleur souvenir avec "Jacques", c’est un 14 juillet à l’Elysée. Il montre une photo et raconte : "il m’avait invité chez lui !"
Parmi les dizaines de personnes venues rendre un dernier hommage à l’ancien président, il y a aussi Victoire, une ancienne employée de la mairie de Paris, dirigée par Jacques Chirac entre 1977 et 1995. Elle se souvient de quelqu’un de "très charismatique, sociable, et social". Quelqu’un qui faisait preuve d’"humour" et qui avait "toujours un bon mot pour nous". Elle se souvient notamment de sa phrase devenue adage et lancée en 1992 à la mairie de Paris : "Un chef c’est fait pour cheffer".
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