Jean Castex dévoile les contours du plan de relance à 100 milliards d'euros
"Le plan ne produira son plein effet que si tout le monde joue le jeu", avertit le Premier ministre, qui attend des entreprises "qu'elles s'engagent fortement pour l'emploi".
Un plan de relance qui repose sur trois piliers. Le Premier ministre, Jean Castex, lève le voile, mercredi 2 septembre dans un entretien au Figaro, sur les mesures qui doivent être annoncées jeudi pour faire repartir l'économie française, plombée par la crise du coronavirus.
"Ce plan ne se contente pas de panser les plaies de la crise. Il prépare l'avenir", vante Jean Castex à propos de ce plan de 100 milliards d'euros. Une enveloppe "à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous traversons", estime-t-il, alors que les prévisions font état d'une récession de 11% pour 2020.
Une enveloppe répartie en trois tiers
Le Premier ministre rappelle avoir retenu "trois priorités". En premier lieu, "le verdissement de notre économie" qui bénéficiera de 30 milliards d'euros. "Cela s'appliquera à la rénovation thermique des bâtiments, aux investissements dans les infrastructures et dans la mobilité verte, au développement de technologies vertes, à la stratégie hydrogène", fait-il valoir.
Quelque 35 milliards d'euros seront aussi consacrés à "rendre la France plus compétitive et plus souveraine". Ce pilier comprend une baisse des impôts de production de 10 milliards en 2021 et de 10 milliards en 2022, "une mesure majeure notamment pour protéger notre industrie", explique le Premier ministre. Le plan contient également "des dispositions concernant le renforcement des fonds propres des entreprises, notamment les entreprises de taille intermédiaire, qui innovent et exportent".
Enfin, 35 milliards d'euros seront dédiés "à la cohésion sociale et territoriale". Cela comprend les quelque 6 milliards d'euros débloqués pour l'hôpital dans le cadre du Ségur de la Santé, les 6,5 milliards d'euros du "plan jeunes" dévoilé en juillet et qui contient notamment des primes à l'embauche ou encore la prolongation du dispositif d'activité partielle de longue durée qui "doit permettre au cours des prochains mois de former les salariés tout en préservant leur emploi".
Castex demande que "tout le monde joue le jeu"
Le Premier ministre annonce également que le plan pauvreté serait dopé de "200 millions d'euros supplémentaires en soutien des associations qui luttent contre l'exclusion". Jean Castex garantit enfin qu'aucune hausse d'impôt n'est à l'ordre du jour. "C'est l'erreur qui a été commise lors de la dernière crise [en 2008] et nous ne la reproduirons pas."
"Nous investissons fortement pour soutenir les entreprises, mais nous attendons d'elles qu'elles s'engagent fortement pour l'emploi, notamment des jeunes", avertit Jean Castex, interrogé sur les contreparties attendues à l'effort consenti par l'Etat. Il prévient que "le plan ne produira son plein effet que si tout le monde joue le jeu".
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