Remaniement : qui sont les nouveaux entrants du gouvernement ?
Pour former son premier gouvernement, Jean Castex a convié huit personnalités à rejoindre son équipe.
Dans cette promo comptant 31 ministres et ministres délégués, il y a ceux qui partent, ceux qui changent de portefeuille et ceux qui font leur entrée. Le gouvernement formé par le nouveau Premier ministre, Jean Castex, a été dévoilé lundi 6 juillet. A la veille du premier Conseil des ministres, qui se tiendra à 15 heures mardi à Matignon, franceinfo vous présente huit personnalités conviées à rejoindre l'équipe du successeur d'Edouard Philippe.
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Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice
Il est sans conteste la figure la plus médiatique de cette nouvelle équipe : l'avocat Eric Dupond-Moretti succède à Nicole Belloubet au poste de ministre de la Justice. Une nouvelle casquette pour le pénaliste nordiste de 59 ans à la forte personnalité, qui s'est aussi illustré au cinéma et au théâtre parallèlement à son activité d'avocat. Dans les salles d'audiences, Eric Dupond-Moretti a défendu de nombreuses personnalités controversées comme Abdelkader Merah, le frère du terroriste Mohamed Merah, Bernard Tapie, Jérôme Kerviel, Jérôme Cahuzac ou plus récemment Patrick Balkany.
En juin, l'avocat avait porté plainte après les révélations sur une enquête du Parquet national financier (PNF) qui a épluché les factures téléphoniques de plusieurs ténors du barreau, dont les siennes. Il a, depuis, retiré sa plainte, a fait savoir l'Elysée à franceinfo.
Roselyne Bachelot, ministre de la Culture
Roselyne Bachelot est aussi une personnalité aux multiples carrières. Figure de droite haute en couleurs, docteure en pharmacie, Roselyne Bachelot a été ministre de l'Ecologie de 2002 à 2004 sous Jean-Pierre Raffarin, puis ministre de la Santé et des Sports, et enfin ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale dans les gouvernements de François Fillon entre 2007 et 2010. Parmi ses faits d'armes politiques figurent le Pacte civil de solidarité (Pacs), que l'ex-députée fut l'une des rares élues de droite à défendre en 1999. A 73 ans, cette férue d'opéra hérite du ministère de la Culture en remplacement du centriste Franck Riester, qui reste au gouvernement pour prendre en charge le Commerce extérieur.
Célèbre pour son franc-parler, cette habituée des plateaux de télévision y a aussi joué les animatrices ces dernières années, sur D8, RMC et LCI, tout en intervenant dans l'émission humoristique de RTL "Les Grosses Têtes".
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique
La députée LREM de la Somme, Barbara Pompili, devient ministre de la Transition écologique. L'ancienne député EELV de 45 ans avait été secrétaire d'Etat sous François Hollande, chargée de la Biodiversité dans les gouvernements de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve. Elle fut l'une des premières personnalités de gauche à apporter son soutien à Emmanuel Macron avant la dernière course à l'Elysée. Elue députée sous la bannière de La République en Marche en 2017, elle a présidé la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire de l'Assemblée nationale.
Bien qu'elle s'est éloignée des Verts, Barbara Pompili doit incarner le tournant écologique pris par Emmanuel Macron, au lendemain du second tour des élections municipales qui a vu des grandes villes comme Lyon, Strasbourg et Bordeaux tomber entre les mains des écologistes.
Elisabeth Moreno, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances
Dirigeante d'entreprises, Elisabeth Moreno fait son entrée en politique en obtenant le portefeuille de l'Egalité femmes-hommes détenu auparavant par Marlène Schiappa, auquel s'ajoutent la Diversité et l'Egalité des chances. Originaire du Cap-Vert, elle est actuellement présidente de HP Afrique après avoir été PDG du groupe informatique Lenovo en France entre janvier 2017 et janvier 2019.
Alain Griset, ministre chargé des Petites et moyennes entreprises
Le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset, fait son entrée au gouvernement. Auprès du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, il aura la responsabilité d'aider les petites et moyennes entreprises à survivre après la crise sanitaire. A 66 ans, ce Nordiste a été artisan-taxi pendant plus de 30 ans, de 1975 à fin 2016.
Brigitte Klinkert, ministre chargée de l'Insertion
Avant d'être nommée ministre, Brigitte Klinkert a été la première femme à présider le Haut-Rhin. Défenseure acharnée de l'Alsace où elle enchaîne les mandats (notamment chargée de mission au conseil général du Bas-Rhin de 1979 à 2011, puis auprès de la région Alsace, puis Grand Est jusqu'en 2017), cette personnalité issue de la droite, de bientôt 64 ans, s'est fait connaître au niveau national à l'occasion de la crise sanitaire, alertant sur la situation dans son département, l'un des plus durement frappés par l'épidémie de coronavirus. Soutien fervent de la coopération franco-allemande, cette élue polyglotte (elle parle anglais, allemand, espagnol et hongrois), très présente sur le terrain, a déclaré lundi ne plus faire partie "depuis un an" du parti Les Républicains.
Cette entrée au gouvernement intervient au moment où Brigitte Klinkert était confrontée au dilemme entre la présidence du département et l'Assemblée nationale, puisqu'elle est la suppléante du député LR Eric Straumann, qui vient d'être élu maire de Colmar, où elle a été conseillère municipale durant 34 ans.
Nadia Hai, ministre déléguée à la Ville
Nadia Hai a cofondé le comité Femmes en marche avec Macron (FEMM) avant de devenir députée LREM dans son département, les Yvelines. Elue en 2017 alors qu'elle était novice en politique, Nadia Hai avait éliminé le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, dès le premier tour des législatives, avant de s'imposer au second face au LR Jean-Michel Fourgous.
Depuis son arrivée au Palais-Bourbon, la députée qui siège à la commission des Finances a planché à plusieurs reprises sur des sujets liés à la politique de la ville. Elle est vice-présidente du groupe d'étude Villes et banlieues et a notamment été chargée d'une mission d'information parlementaire pour évaluer et contrôler l'utilisation des financements de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). Elle avait par ailleurs aussi été désignée par le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) dont elle est proche, pour plancher sur la fiscalité et notamment la réforme de l'ISF.
Originaire de Trappes, cette conseillère de gestion en patrimoine pour la banque Barclays, titulaire d'un diplôme supérieur de banque, a travaillé 15 ans en qualité de conseillère en gestion de patrimoine.
Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l'Autonomie
Ex-socialiste ralliée à En Marche, la présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Brigitte Bourguignon, se retrouve à piloter le lourd dossier de l'Autonomie, en lien avec le grand âge. La députée du Pas-de-Calais s'est récemment illustrée à la tête de la commission d'enquête sur le Covid-19. À 61 ans, elle en était à son deuxième mandat à l'Assemblée. Au sein du groupe LREM, elle avait lancé un "cercle de réflexion" autour du "progrès social", composé d'une trentaine de députés, dont plusieurs anciens socialistes.
Née à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière avec un père chaudronnier, Brigitte Bourguignon, "pas bardée de diplômes" selon sa formule, a d'abord travaillé au centre communal d'action sociale de la ville et créé, dans le Boulonnais trois structures d'insertion sociale. Adhérente au Parti socialiste depuis 1989, elle était devenue en 2001 adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier.
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