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Jean-François Copé prend acte de la victoire de la gauche et ouvre la phase de reconquête

Le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a reconnu sa défaite peu après l'annonce des premiers résultats, dimanche à 20h 05 depuis le siège du parti à Paris. Il s'est engagé à ce que son parti incarne une opposition responsable mais déterminée.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Jean-Fraçois Copé fait une courte déclaration après l'annonce des résultats, au siège de l'UMP, le 17 juin 2012. (AFP - Bertrand Guay)

Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a reconnu sa défaite peu après l'annonce des premiers résultats, dimanche à 20h 05 depuis le siège du parti à Paris. Il s'est engagé à ce que son parti incarne une opposition responsable mais déterminée.

Siège de l'UMP (Paris 15e arrondissement) - Tourner la page "élection" pour aborder celle de la réorganisation.

L'état major de l'UMP ne se faisait guère d'illusion sur une éventuelle cohabitation. Les résultats ont confirmé leur pressentiment.

Dimanche peu après 20 heures, visage fermé et ton grave, le patron de l'UMP a pris acte de la victoire de la gauche et "dans l'intérêt de la France a souhaité ses vœux de succès à la nouvelle majorité".

Copé lance "la phase de reconquête"

Après avoir remercié "tous les militants de l'UMP qui se sont engagés de manière fantastique dans cette campagne" et "les millions d'électeurs qui ont voté pour les candidats de droite et du centre", M. Copé s'est engagé à ce l'UMP incarne "une opposition républicaine forte au service des Français, une opposition responsable mais vigilante et déterminée".

Enfin M. Copé a annoncé l'ouverture d'une nouvelle étape pour l'UMP.

"Dès demain, c'est le temps de la reconquête qui commence. Nous lancerons pour cela le plus grand plan de mobilisation jamais réalisé par un parti politique pour préparer les élections locales de 2014", a-t-il déclaré.

"La défaite est là mais elle se fait dans l'honneur"

Aucun militant, quasiment aucun dirigeant... le siège de l'UMP avait un peu une allure de site en déshérence dimanche soir.

Seul le secrétaire départemantal UMP des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, comme au premier tour, assurait le service délivrant aux journalistes qui le pressaient de questions, ses premières analyses. "Vous avez une Assemblée inversée, un 2007 à l'envers. Or en 2007, on avait dit que la gauche avait bien résisté à cause de l'affaire de la TVA sociale. On va se retrouver à peu près dans les mêmes eaux c'est-à-dire que l'UMP devrait avoir entre 210 et 220 sièges" résumait-il.

"Ils n'ont pas la majorité des 3/5e au Parlement, c'était aussi l'un des objectifs", a poursuivi le sénateur Hauts-de-Seine.

S'il s'est dit "bien sûr déçu", M. Karoutchi a tenu à saluer les candidats qui "ont bien résisté sur le terrain et ont fait une bonne campagne".

Interrogé sur le risque d'éclatement de l'UMP, M. Karoutchi s'est voulu rassurant. "Je ne pense pas que l'UMP soit en risque d'abord parce que tous les dirigeants, quelle que soit leur sensibilité d'origine, souhaite que l'unité soit maintenue". Par ailleurs "la notion de sensibilité, de mouvance qui va être mis en avant conformément aux statuts, va permettre à chacun d'être dans la diversité à l'intérieur de l'UMP".

"La défaite est là mais elle se fait dans l'honneur avec des résultats conséquents" a conclu M. Karoutchi avant d'ajouter "maintenant que l'UMP réfléchisse à ce que sont ses valeurs, à son organisation, à son renouvellement, à l'ensemble des mouvances à l'intérieur".

Roger Karoutchi au siège de l'UMP (Paris), le 17 juin 2012. (CR)

Quelle organisation et quelle ligne politique ?

En lançant la consigne du "ni-ni" dans l'entre-deux-tours, c'est-à-dire ni Front national ni front républicain, le patron de l'UMP Jean-François Copé a franchi un cap. Un non choix, plus qu'une consigne, guidé par la pression de base : près de 60% des électeurs de l'UMP souhaitent désormais des alliances électorales avec le FN.

L'objectif pour les dirigeants de l'UMP consistait donc à gagner du temps, en attendant le prochain congrès du parti prévu cet autonome. Outre la ligne politique que l'UMP devra clarifier entre une droite nationaliste et sécuritaire tendance Copé et une droite plus gestionnaire et plus recentrée tendance Fillon, le parti devra aussi élire un nouveau président. Apre compétition en perspective.

Avant cela, une autre bataille aura lieu mercredi 20 juin, la désignation du nouveau président de groupe UMP à l'Assemblée. Plusieurs prétendants sont sur les rangs notamment, l'actuel titulaire du poste, Christian Jacob (réélu avec 59,26 des voix dans la 4e circonscription de Seine-et-Marne), un proche de Jean-François Copé et le filloniste et ancien ministre du travail, Xavier Bertrand (réélu avec seulement quelque 222 voix d'avance).

Les vaincqueurs et les vaincus

Pami les candidats de l'UMP, plusieurs ténors ont été éliminés. C'est le cas de l'ancien ministre de l'intérieur, Claude Guéant (38,41% des voix en Hauts-de-Seine), de Nadine Morano (44,33% des voix en Meurthe-et-Moselle), de Michèle Alliot-Marie, Renaud Muselier, Guillaume Peltier, Valérie Rosso-Debord, Eric Raoult, Gérard Tron.

En revanche, sont élus ou réélus Jean-François Copé (59,53% des voix en Seine-et-Marne) , ainsi que François Fillon, Bruno Lemaire, François Baroin, Henri Guaino, Patrick Balkany et André Santini (Hauts-de-Seine), Nathalie Kosciusko-Morizet (51,48% des voix dans l'Essonne), Pierre Lelouche, David Douillet (54,59% des voix Yvelines), Valérie Pécresse (Yvelines), Eric Woerth, Patrick Ollier, Bernard Accoyer.

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