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Jean-Luc Mélenchon reproche au Nouvel Obs un "grossier rabattage en faveur de François Hollande"

Jean-Luc Mélenchon voit rouge. Il reproche au Nouvel Observateur de se livrer à "une charge" contre lui à sept jours du scrutin. Un journal de gauche ne devrait-il pas avoir "d’autres priorités que de m’agresser" questionne-t-il ?
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Luc Mélenchon tient meeting à Vierzon, le 3 avril 2012. (AFP - Alain Jocard)

Jean-Luc Mélenchon voit rouge. Il reproche au Nouvel Observateur de se livrer à "une charge" contre lui à sept jours du scrutin. Un journal de gauche ne devrait-il pas avoir "d'autres priorités que de m'agresser" questionne-t-il ?

Quand Jean-Luc Mélenchon est en colère, il le fait savoir.

Objet du courroux du candidat du Front de gauche (FG), le Nouvel Observateur. Selon M. Mélenchon, l'hebdomadaire dirigé par Laurent Joffrin aurait confondu "persiflages et calomnies" avec "analyse et information". En cause notamment, un article de Michel Onfray dans lequel le philosophe explique pourquoi il ne votera pas Mélenchon.

"Calcul politique"

"Je suis choqué et révulsé par la charge du Nouvel Observateur contre ma candidature", écrit M. Mélenchon dans un bref communiqué publié jeudi sur le site du FG.

A une semaine du scrutin, cette "volonté de nuire plutôt que d'aider à convaincre contre la droite et l'extrême droite est un calcul politique" et s'apparente à "un grossier rabattage en faveur de François Hollande", ajoute-t-il.

"Je déplore que Michel Onfray se soit prêté à la manœuvre. J'affirme qu'il se trompe lourdement en proposant le vote blanc qui dans ce contexte est un véritable blanc-seing donné au retour de Nicolas Sarkozy", ajoute l'ancien sénateur socialiste.

Les arguments d'Onfray

Dans son article de deux pages, intitulé "Pourquoi je ne voterai pas Mélenchon", Michel Onfray reproche au candidat du FG une "série d'erreurs de jugement".

Et de pointer un "homme qui défend l'invasion et l'occupation du Tibet par la Chine, qui ne cesse de vanter les mérites politiques d'Hugo Chávez, protecteur de dictateurs antisémites, qui affirme que Cuba n'est pas une dictature".

Puis, l'écrivain enfoncer le clou.

"Le déisme de Robespierre, qui décide de l'immortalité de l'âme par décret et instaure le culte de l'Etre suprême, séduit probablement le Jean-Luc Mélenchon franc-maçon, qui, courageux mais pas téméraire, se met en colère contre le bonnet du lama et la soutane du curé, mais ne trouve rien à reprocher au rabbin et à l'imam, qui pourtant, défendent une vision du monde souvent en délicatesse avec les valeurs de la République", écrit encore le philosophe.

Outre la charge philosophico-historique, M. Onfray pointe l'itinéraire de l'ancien trotskiste qui, grâce au Parti socialiste, a pu "pédaler vingt ans comme sénateur et deux ans comme ministre".

Le peuple "floué"

Sur l'issue de la présidentielle, Michel Onfray n'a guère de doute. Selon lui, "Jean-Luc Mélenchon ne sera pas présent au second tour" et appellera au soir du premier "non pas à voter pour le Parti socialiste, mais contre le président sortant".

Mais ce n'est pas tout. "Le PCF rangera les drapeaux rouges dès que les maroquins ministériels seront agités sous le nez de deux ou trois ministrables", prédit encore le philosophe.

D'où sa conclusion : "Le Front de gauche se trouvera dans la délicate position de participer à la course de pédalo libérale. Floué, le peuple n'aura alors plus que ses yeux pour pleurer", conclut l'écrivain.

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