Journée de passations des pouvoirs entre anciens et nouveaux membres du gouvernement
Au lendemain de la nomination du gouvernement, anciens et nouveaux ministres se sont passé le relais, jeudi 17 mai. Retour sur les temps forts de la matinée.
Quelques heures après avoir appris leur nomination, les 34 nouveaux ministres ont pris possession de leurs quartiers, jeudi matin, avant de se retrouver à 15 heures pour leur premier conseil des ministres du gouvernement Ayrault.
Retour sur une journée de passations de pouvoirs, parfois empreinte d'émotion.
Ministère de l'Education nationale
Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a fait part jeudi de l'"émotion" qu'il ressentait au moment de prendre ses nouvelles fonctions.
"Vous savez l'importance de la tâche qui nous est confiée par le président de la République (...) Cela nous donne une responsabilité particulière : non pas une énième réforme (...) mais la refondation de l'école de la République", a déclaré le nouveau locataire de la rue de Grenelle en présence de George Pau-Langevin, nommée ministre déléguée à la Réussite éducative.
Luc Chatel a également exprimé son émotion de quitter le ministère "où, je dois dire, mon arrivée était plus inattendue que la vôtre".
Bercy
Les passations de pouvoirs se sont succedées à Bercy qui abrite les ministères de l'économie et des finances dans une atmosphère "républicaine" et décontractée.
Lors de la passation de pouvoirs avec François Baroin, le ministre sortant de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Arnaud Montebourg s'est donné pour mission de faire de son ministère du Redressement productif celui de la "reconquête" des emplois industriels.
Lors de sa brève allocution, le député de Saône-et-Loire a mis l'accent sur la création d'emploi et le sauvetage, le plus possible, de ceux qui "risquent d'être perdus".
"Je vous souhaite bonne chance", lui a de son côté lancé le maire de Troyes.
Environ un quart d'heure plus tard, toujours flanqué de Frédéric Lefebvre, secrétaire d'état achargé du commerce et de l'artisanat, François Baroin a assuré la transition avec Pierre Moscovici, nouveau ministre de l'économie.
L'ancien directeur de campagne de François Hollande a insisté sur le fait que "la France "ne peut rien faire seule" et sur l'importance "de travailler avec tous nos partenaires" et "d'abord l'Allemagne". François Baroin avait auparavant mis l'accent sur le fait que la France est "sur un chemin de crête (...) étroit" affirmant que "les dossiers sont lourds".
"Valeurs républicaines" et "respect" ont présidé à cette passation entre les deux hommes qui ont fait assaut d'amabilité, rappelant qu'ils se connaissent depuis longtemps.
Quai d'Orsay
Le ministre sortant, Alain Juppé, a pris la parole en premier comme le veut l'usage pour saluer son successeur et lui souhaiter "une bonne navigation dans une mer de tempêtes".
Laurent Fabius a lui souligné les "quelques analogies de fond, entre les deux hommes", notamment le "plaisir d'entrer dans cette fonction". "Cette maison est composée de femmes et d'hommes d'un professionnalisme remarquable", a par ailleurs déclaré le nouveau ministre des Affaires étrangères.
"Je vous souhaite tout le succès que vous méritez et beaucoup de bonheur personne (...) et à tous les agents, je dis que j'essayerai de mener à bien la mission qui est la nôtre", a conclu M. Fabius.
Ministère de l'intérieur
Dans une brève allocution, le ministre sortant, Claude Guéant, a dit avoir donné à ce ministère l'essentiel de sa vie professionnelle. Puis il a salué "les compétences et le dévouement" de tous les fonctionnaires de la Place Beauvau.
Le nouveau ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a prononcé un discours plus politique. Après avoir souligné l'importance du jour pour son prédécesseur, dont une page de vie se tourne, le maire d'Evry a poursuivi : "Laissez-moi dire un mot plus personnel pour celui qui n'est pas né en France (...) qui est devenu français (...) devenir ministre de l'Intérieur, cela montre bien que la France est un pays un peu à part".
"Il n'y aura ni stigmatisation ni course effrénée aux chiffres", a-t-il aussi déclaré.
Ministère de la santé
"Le ministère de la santé n'est pas un ministère comme les autres, pas de vacances, pas de week-end, les épidémies ne laissent jamais de répit mais je sais que vous serez aussi très engagée avec vos convictions dans ce superbe ministère", a souligné Xavier Bertrand lors de sa passation de pouvoirs avec la nouvelle ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine.
Cette spécialiste des dossiers sociaux et de santé depuis une quinzaine d'années, s'est dite fière de la confiance qui lui a été accordée par le président de la République et le Premier ministre.
Ministère de la défense
Après s'être entretenu pendant environ 45 minutes sur l'ensemble des dossiers "chauds", le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a répondu à la presse, saluant au passage son prédécesseur.
"Gérard Longuet, je le connais depuis longtemps, on a de la considération l'un pour l'autre. On a pu échanger des anecdotes personnelles", a déclaré M. Le Drian.
"On a parlé de beaucoup de sujets, dans une atmosphère cordiale et responsable", a-t-il aussi indiqué citant la situation en Afghanistan, celle des otages, les enjeux européens et la préparation du sommet de l'Otan.
Ministère de la Culture
L'ambiance était très chaleureuse. Aurélie Filipetti et Frédéric Mitterrand se connaissent et s'apprécient. "Une chance pour le Ministère" a souligné l'ancien ministre, rappelant que la députée est également écrivain.
La nouvelle ministre a remis un livre dédicacé à Frédéric Mitterrand.
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