La présidente du Front national a exclu définitivement un élu de son parti faisant un salut nazi
Le 25 mars, le site Nouvelobs.com avait publié une photo, non datée, d'Alexandre Gabriac, conseiller régional en Rhône-Alpes, faisant de la main gauche le salut hitlérien.
Une image peu conforme à la stratégie dite de "dédiabolisation" du FN, que Marine Le Pen veut incarner. La patronne du parti a donc décidé d'exclure définitivement le jeune élu.
La décision de Marine Le Pen, à qui revenait l'arbitrage final, est fidèle à ce qu'elle et son bras droit, Steeve Briois, avaient laissé entendre . Mardi 19 avril, la commission des conflits avait, elle, proposé de le sanctionner par "un blâme".
Alexandre Gabriac a répondu à son exclusion par un communiqué. L'intéressé s'est déclaré "surpris et peiné" par cette décision, dont il conteste le bien-fondé.
Bruno Gollnisch, candidat malheureux à la présidence du FN face à Marine Le Pen, a déclaré mercredi à l'AFP qu'il était "extrêmement étonné" de cette exclusion."La commission, dans sa grande majorité, n'a trouvé aucune preuve de la réalité de ces photos", a notamment soutenu Bruno Gollnisch, précisant que le président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, était présent à la commission. "Personne n'est capable de trouver l'original de la photo, ni de dire dans quelle circonstance elle a été prise."
Des lettres adressées à chaque préfet pour les rassurer
Toujours dans l'optique de lisser l'image de son parti, Marine Le Pen a récemment envoyé un courrier aux préfets. Dans ces lettres, révélées par l'hebdomadaire Marianne, elle dénonce "l'affaiblissement de l'Etat" et assure aux chefs des départements qu'ils n'ont rien à craindre d'une éventuelle arrivée de son parti à la tête de la France en 2012.
Marine Le Pen défend son concept d'"Etat stratège", qui reprendrait "notamment des compétences transférées de façon irresponsable dans le cadre de l'édification d'une Europe supranationale et d'une décentralisation non maîtrisée".
"Les grands serviteurs de l'Etat réellement soucieux de l'intérêt général n'ont aucune raison de redouter notre arrivée au pouvoir (...) Au contraire! La perspective de redressement que je leur offre m'apparaît correspondre à ces moments de notre histoire où l'intelligence collective a su rencontrer un projet national et un espoir populaire", ajoute la présidente du parti d'extrême droite.
"Les préfets en poste territorial n'ont nullement vocation à prendre parti pour tel ou tel projet politique", a répliqué Daniel Canépa, préfet de la région Ile-de-France et président de l'association du corps préfectoral, dans un courrier de réponse daté de mardi.
"Je crois qu'une telle lettre témoigne d'une totale ignorance de ce que sont les fonctionnaires de la République, qui sont apolitiques et qui servent leurs concitoyens sur leurs seuls objectifs", a pour sa part déclaré Claude Guéant, interrogé sur cette lettre à l'occasion d'un déplacement à Bobigny mercredi. "Dans la longue carrière préfectorale qui est la mienne, jamais je n'ai vu un parti politique s'adresser aux préfets", a relevé le ministre de l'Intérieur.
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