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Municipales à Paris : Benjamin Griveaux et Cédric Villani s'affichent chacun de leur côté

Cédric Villani et Benjamin Griveaux, rivaux pour l'élection municipale à Paris, étaient tous les deux en meeting lundi 27 janvier.

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Mathieu, Flora Midy
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Benjamin Griveaux (à gauche) durant un meeting le 18 juillet 2019 à Paris et Cédric Villani (à droite) à Paris, le 4 novembre 2019 (photos d'illustration). (Philippe LOPEZ / AFP et Julien DUFFE / LE PARISIEN / MAXPPP)

L'officiel Benjamin Griveaux et le dissident Cédric Villani, c'était l'affiche politique de lundi soir à Paris. Les deux candidats issus de la majorité pour les municipales dans la capitale étaient face à leurs soutiens au même moment. Cédric Villani a refusé dimanche la demande de l'Élysée de se rapprocher de Benjamin Griveaux. Une rupture franche entre les deux candidats, le mathématicien doit être exclu mercredi de La République en marche.

Mea culpa pour Benjamin Griveaux

Salle comble pour Benjamin Griveaux avec 900 personnes et une douzaine de ministres venus soutenir la campagne du candidat officiel de La République en marche à Bobino, dans le quartier Montparnasse à Paris. Un lieu situé à 50 mètres de la rue de la Gaîté, où Cédric Villani a lancé sa campagne en septembre 2019. L'exclusion du mathématicien était sur toutes les lèvres. "Il faut se plier à la discipline du groupe, sinon, c'est le bazar", lance Madeleine, une retraitée qui attend le début du meeting.

Il me reste sept semaines pour vous dire ma part de vérité.

Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris

Après une longue séquence d'ouverture, Benjamin Griveaux entre enfin sur scène et commence par compter ses troupes de Marcheurs. "Il nous en manque quelques-uns ce soir, reconnaît le candidat. Ne nous voilons pas la face, ce sont celles et ceux qui ont rejoint l'aventure initiée par Cédric Villani". Mais c'est pour mieux évacuer le problème dans un exercice de surprenant mea culpa : "Je sais qu'ils ont sans doute aimé chez lui ce qu'il ne retrouvait pas chez moi : davantage de naturel une part de fantaisie et peut-être aussi d'émotivité. Il ne sera plus question du mathématicien dans le reste de son discours.

Cédric Villani prend ses distances

De son côté, Cédric Villani n'a pas dit un mot sur sa prochaine exclusion du parti de la majorité pendant les trois heures de réunion publique qu’il organisait dans une petite salle du 11e arrondissement. Pas un mot non plus sur son frère ennemi, Benjamin Griveaux. Il s'est contenté d'une petite phrase sur sa rencontre dimanche avec Emmanuel Macron : "J'ai eu un échange avec le président de la République. Échange qui a été empreint d'un très profond respect. Je sais ce que je lui dois."

On a retenu que c'est un homme libre.

Un sympathisant de Cédric Villani

à franceinfo

Cédric Villani n'a plus de parti derrière lui et il joue de cette nouvelle indépendance, qui avait d'ailleurs réussi à Emmanuel Macron. "Il faut faire les choses différemment, lance le mathématicien, en ne faisant pas comme d'habitude le jeu politique avec uniquement des équipes extrêmement bien rodées". Et c'est ce qui ravit ses sympathisants dans la salle. Il sont soulagés de la distance prise par leur candidat avec la majorité. "J’ai entendu un Cédric Villani clair, courageux, cohérent et qui continue à porter son projet comme il l'a toujours entendu", explique l'un d'eux. "C'est important, continue un autre sympathisant, parce que c'est aller vers l'intérêt de Paris avant l'intérêt des partis politiques".

Une page tournée ?

Présent au meeting de Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi veut croire que la séparation n'est pas encore définitive. "Une famille, ça a des haut et des bas, explique celui qui était engagé au départ auprès du mathématicien. Cédric Villani a dit lundi des choses un peu fortes, un peu dures. Je ne les partage pas.

J'aime Cédric Villani et je souhaite qu'on se retrouve tous ensemble.

Mounir Mahjoubi, député La République en Marche de Paris

à franceinfo

Benjamin Griveaux veut désormais tourner la page Villani. Il a désigné de nouveau son vrai adversaire : la maire de Paris. Il estime qu’Anne Hidalgo se dédouane des difficultés que rencontrent les Parisiens en répondant la même phrase : "Les personnes qui dorment à la rue : 'c’est pas ma faute'. La sécurité : 'c’est pas ma faute' : La circulation bloquée : 'c’est pas ma faute'. L'échec de Vélib : 'c’est pas ma faute'". Il finit en s'adressant au public : "Elle pousse un peu quand même, non ?"

Cédric Villani, lui, ne lâche pas la bagarre. Il s'apprête à dégainer son programme lors d'un meeting le 5 février pochain.

La réunion publique de Cédric Villani - Le reportage de Flora Midy

Le meeting de Benjamin Griveaux - Le reportage de Benjamin Mathieu

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