Municipales à Paris : Cédric Villani est un "choix du cœur", Benjamin Griveaux est un "candidat fourre-tout", pour le PRG
Pour les municipales à Paris, le Parti radical de gauche a choisi samedi de soutenir Cédric Villani, le candidat dissident de La République en Marche.
Le président de la fédération de Paris du Parti radical de gauche (PRG, le centre gauche), Jean-Christophe Mikhaïloff, assure dimanche 19 janvier sur franceinfo que son parti a choisi de soutenir le candidat dissident de La République en Marche Cédric Villani car il "offre une troisième voie, une voie de l'espoir", car c'est un "choix du coeur", alors que le candidat investi par LREM Benjamin Griveaux "est un peu le candidat fourre-tout".
franceinfo : Pourquoi avez-vous décidé d'apporter votre soutien à Cédric Villani aux élections municipales à Paris ?
Christophe Mikhaïloff : Cédric Villani offre une troisième voie, une voie de l'espoir. C'est un candidat un peu en dehors du sérail et qui apporte vraiment un regard neuf sur la situation, une analyse différente des autres, qui porte un programme, une vision qui s'inscrit sur le long terme, qui rejoint pleinement celle des Radicaux. Le PRG a toujours été un laboratoire d'idées. On a eu par exemple Michel Crépeau qui était vraiment le pionnier en France de l'écologie urbaine, et qui a été le premier ministre de l'Environnement de François Mitterrand. Nous avons porté avec Christiane Taubira la voix des sans voix à la présidentielle.
Qu'apporte Cédric Villani par rapport à Benjamin Griveaux, le candidat officiel de La République en Marche ?
Benjamin Griveaux, c'est un peu le candidat fourre-tout. Il prend un peu à gauche, il prend un peu à droite, il recycle les vieux candidats. Regardez les listes de Cédric Villani, regardez ses têtes de listes. La société civile, tout le monde en parle. Certains l'utilisent pour s'en servir de cache-sexe pour masquer en fait la forêt des élus qui ne cherchent qu'à le redevenir. Cédric Villani, ses têtes de listes sont des personnalités neutres, issues véritablement de la société civile, et ces candidats pour l'essentiel sont aussi des candidats neufs. Et dans sa méthode, le simple fait qu'il fasse un clin d'oeil à la démocratie grecque avec les tirages au sort est aussi vraiment symptomatique de la remise à plat qu'il propose à Paris. (...) Un nouveau souffle et une nouvelle ère. Un nouveau visage avec des nouvelles pratiques. Le fait qu'il ne soit pas du sérail politique effectivement ça nous va. Bien sûr qu'il est là pour résoudre les problèmes quotidiens des Parisiens, mais il place Paris dans une vision à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans. Et le fait qu'il veuille faire grandir Paris, raisonner à l'échelle de la métropole, c'est déjà ce que nous proposions en 2014, c'est-à-dire de faire grandir Paris avec toutes les communes limitrophes qui pourraient devenir de nouveaux arrondissements de Paris.
Dans les sondages, à deux mois des municipales, Anne Hidalgo arrive en tête des intentions de vote (25%), devant Rachida Dati (LR). Benjamin Griveaux obtient 15% des intentions de vote et Cédric Villani 13%. Ne serait-il pas plus judicieux que B. Griveaux et C. Villani s'unissent pour les élections ?
Nous, nous ne nous inscrivons pas dans La République en Marche. Le PRG n'est pas dans un soutien au gouvernement. Nous sommes dans un soutien indépendant, hors appareil. Et on le voit puisque l'appareil de La République en Marche tire à boulets rouges contre Cédric Villani. Donc, nous ne nous embarquons pas dans ce soutien pour faire élire Benjamin Griveaux. C'est le candidat ramasse-tout. Nous, nous soutenons Cédric Villani comme candidat indépendant avec aussi l'idée de former une coalition climat avec les Verts, c'est l'appel de David Belliard, et, nous, nous croyons et nous pensons être la première pierre de cette coalition climat qui peut réunir les Verts, les Villanistes, les Radicaux de gauche, et puis tous ceux, hors clivage militant, qui répondront à cette urgence climatique et qui placeront véritablement l'écologie au coeur des politiques publiques que nous mettrons en oeuvre à Paris après mars 2020.
Soutenez-vous Cédric Villani pour obtenir davantage de postes au conseil municipal de Paris, puisqu'Anne Hidalgo ne vous en offrait qu'un seul ?
Anne Hidalgo est en tête dans les sondages, donc il serait beaucoup plus facile, plus confortable pour moi par exemple de soutenir la candidate qui semble avoir le vent en poupe. Là, nous faisons un choix du coeur. Le poste qu'Anne Hidalgo offrait, c'était pour moi, donc si j'avais voulu vendre ma tête j'aurais tout de suite rallié la candidate socialiste. Là nous faisons le choix de l'audace, le choix du coeur, avec un programme qui a du souffle et un candidat qui voit loin.
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