Législatives : Même avec des "gens pas très connus, En marche est créditée d'intentions de vote très élevées"
Pour le directeur du département politique et opinion à l'institut Ipsos, Stéphane Zumsteeg, les intentions de vote en faveur des candidats de La République en marche illustrent une volonté de cohérence auprès des Français.
La République en marche est largement en tête au premier tour des élections législatives, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions, rendu public mardi 30 mai.
La République en marche, alliée au MoDem, pourrait recueillir 29,5% des intentions de vote, devant les Républicains/UDI (22%) et le Front national (18%). Les Français sont à la recherche de "cohérence" et prêts à soutenir les partisans d'Emmanuel Macron, explique Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l'institut Ipsos, mardi sur franceinfo.
franceinfo : Quelle est la particularité de cette nouvelle enquête ?
Stéphane Zumsteeg : Jusqu'à présent, les enquêtes qu'on a pu voir dans la presse, depuis le soir du second tour de l'élection présidentielle, étaient faites sur étiquette : on demandait aux Français pour quel parti ils comptaient voter. Comme nous connaissons maintenant la liste complète des candidats, nous avons réalisé cette enquête sur offre réelle. Dans chaque circonscription, on a proposé le nom des candidats aux Français qui font partie de ce panel. Avant ce type d'enquête, on disait souvent qu'il y avait une dynamique en faveur de la République en marche, mais qu'on attendait de voir ce que des candidats, la plupart du temps jeunes, inexpérimentés et complètement inconnus, allaient faire face à des vieux routiers de la politique, des députés sortants socialistes ou républicains implantés depuis des années ou des décennies dans leur circonscription. On le voit bien, même quand on fait cette offre réelle de gens connus contre gens pas connus, la République en marche est créditée d'un niveau d'intentions de vote très élevé, qui lui permet d'aborder ces deux dernières semaines avec une certaine sérénité.
Le sondage place la République en marche à 29,5%, c'est encore plus qu'au premier tour de la présidentielle : comment peut-on l'interpréter ?
Rappelez-vous de ce qu'on disait juste avant et juste après le second tour : on parlait d'un Emmanuel Macron "mal élu", "élu par défaut", bien plus par opposition aux idées du Front national et de Marine Le Pen que par adhésion à son programme ou à sa personnalité. On voit bien que les choses ont évoluées en quelque semaines.
La première séquence du président de la République est clairement réussie. Les Français nous disent qu'ils sont satisfaits de son action, de son style. Ils veulent de la cohérence.
Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l'institut Ipsosà franceinfo
C'est ce qu'on observe avec la création du quinquennat, les gens ne veulent pas de cohabitation.
La loi électorale joue également un rôle essentiel dans le scrutin. Quels pronostics peut-on établir pour ce premier tour des législatives ?
Pour être qualifié au second tour, il faut obtenir au minimum 12,5 % des électeurs inscrits. Tout cela conjugué à une abstention importante - il y a 5 ans, 43% des Français n'avaient pas voté, il faudra obtenir entre 20, 21, 22%, selon les cas, pour être qualifié. Cela veut dire que, dans la quasi-totalité des circonscriptions, le troisième sera éliminé. Il y aura peu de triangulaires.
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