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Législatives : les quotidiens commentent les scores du premier tour qui confirment la présidentielle

Au lendemain du premier tour des élections législatives, les journaux tirent les principaux enseignements des 577 circonscriptions lundi 11 juin. La plupart retienne, pour s'en réjouir ou s'en alerter, la percée du Parti socialiste.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Les unes de la presse quotidienne nationale, le 11 juin 2012. (CR)

Au lendemain du premier tour des élections législatives, les journaux tirent les principaux enseignements des 577 circonscriptions lundi 11 juin. La plupart retienne, pour s'en réjouir ou s'en alerter, la percée du Parti socialiste.

La majorité en vue à l'Assemblée nationale pour le Parti socialiste et ses alliés est à la Une de la presse nationale lundi.

Si Libération choisit pour sa Une : "La gauche en tête", L'Humanité "La gauche vire en tête", Le Parisien / Aujourd'hui en France "La gauche prend un net avantage", Les Echos "Législatives : la gauche en tête, le PS vise la majorité absolue" et Métro "Gauche : majorité en vue", Le Figaro se distingue en titrant : "La droite met en garde contre un état PS".

Autre angle retenu, celui du quotidien catholique La Croix qui revient sur le niveau de participation et mentionne : "Une abstention plus forte qu'en 2007".

"La gauche confirme, la droite résiste", résume encore 20 minutes.

Presse quotidienne nationale : principaux "éditos"

Libération : (Nicolas Demorand) : "Le tableau ne sera achevé que dimanche mais l'esquisse, au lendemain du premier tour des législatives, révèle déjà les contours du paysage politique français pour les cinq prochaines années (...) Les rapports de force, au sein de ce qui sera peut-être la future majorité, sont eux aussi très nets : sur un quasi monochrome rose, quelques franches touches rouges et de petites traces vertes. Le PS demeure le mastodonte de la gauche et l'hypothèse qu'il ait assez de députés pour exercer à lui seul les pleins pouvoirs au Palais Bourbon est toujours ouverte.

(...) A droite, même si l'UMP se gargarise de faire jeu quasi égal avec le PS, le premier tour ressemble à une petite bérézina. Agitée pendant la campagne, sans doute encore serinée dans les jours qui viennent, la funeste vision d'une gauche concentrant tous les pouvoirs a été jugée grotesque par les électeurs. (...)"

Le Figaro (Etienne Mougeotte) : "L'abstention record au premier tour des élections législatives confirme que nous ne sommes décidément plus en 1981. Il n'y a cette fois ni appétit de gauche ni volonté de changer la vie. Cette absence de mobilisation des gauches vaut pour les écologistes comme pour le Front de gauche. L'élection de François Hollande le 6 mai n'a pas enclenché un phénomène d'enthousiasme et donc d'amplification comparable à l'élection de François Mitterrand en 1981.

(...) même en évitant une majorité de droite à l'Assemblée nationale, il n'est pas sûr que le Parti socialiste dispose d'une majorité absolue de députés. Ce qui obligerait le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à quémander en permanence les voix des écologistes et/ou du Front de gauche pour pouvoir appliquer le programme du président de la République. (...)

Pendant une semaine encore, les socialistes vont continuer à amuser la galerie avec la normalité du président, l'usage des trains par les ministres, le statut du cannabis, la suppression des notes à l'école. En sport, cela s'appelle +jouer la montre+. (...)".

L'Humanité (Patrick Apel-Muller) : "Les électeurs ont confirmé leurs choix de l'élection présidentielle en mettant de nombreux candidats socialistes en situation de battre les députés UMP sortants. Les hiérarques de la Sarkozye défaite espéraient une session de rattrapage... ils ne l'ont pas obtenue des électeurs. Tout juste peuvent-ils parier sur le lot de consolation d'un solide groupe d'opposition à l'Assemblée.

La droite, en effet, ne subit pas une déroute et se targue d'être la première force politique. En fait, nous assistons à une très forte bipolarisation, qui a favorisé UMP d'un côté et PS de l'autre".

Presse quotidienne régionale

Les Dernières Nouvelles d'Alsace (Dominique Jung) : "(...) Ce premier tour est le reflet exactement inversé de ce qu'on a connu en 2007. Le parti socialiste a remplacé l'UMP, mais les lois broyeuses du scrutin majoritaire à deux tours se vérifient. Deux grands partis, le PS qui gagne et l'UMP qui sauve les meubles, vont pour cinq ans, accaparer à nouveau la vie parlementaire. Cela ne rend pas compte de la diversité des suffrages.

(...) Il est bon que les suffrages ultraminoritaires ne fassent pas la loi, ce serait un retour à l'instabilité maladive et nocive de la IVe République. Mais ils ne méritent pas non plus d'être hachés sans pitié comme des pissenlits au passage d'une tondeuse à gazon."

Le Progrès de Lyon (Francis Brochet) : "Le résultat ? Normal. Les Français sont peut-être des veaux, mais pas des girouettes. Quand on leur pose et repose la même question à un mois et demi de distance, ils donnent et redonnent la même réponse: "Hollande" à la présidentielle, "gauche" aux législatives. Sauf surprise ou catastrophe d'ici dimanche prochain, le président aura donc une majorité pour mettre en œuvre le programme sur lequel il a été élu - et c'est tout simplement normal.

Ce qui l'est beaucoup moins, c'est ce qui se passe de l'autre côté des Pyrénées, et du côté du Pyrée, et un peut partout en Europe : la crise, qui depuis cinq ans ne cesse de rebondir (...) Or ne l'oublions pas, dans l'alignement des dominos qui tombent les uns sur les autres, le domino français suit de près le dernier tombé, le domino espagnol. Notre Président le sait (...). Son défi est là : dépasser demain sa très normale victoire aux législatives, pour aller au-delà de sa majorité et inventer les moyens politiques d'affronter la crise. Faut-il préciser qu'il y a urgence ? "

La République du Centre (Jacques Camus) : "Elle est où la vague ? Eh bien, elle est plus encore que d'habitude, dans l'abstention des électeurs. La tendance observée, depuis l'inversion du calendrier électoral
et l'avènement du quinquennat, a malheureusement été confirmée. Preuve que la présidentielle occulte tout dans notre vie politique et que les plus ardents plaidoyers en faveur du parlementarisme restent inécoutés.

Sud-Ouest (Bruno Dive) : "(...) Le résultat de ce premier tour laisse à penser que la démobilisation a touché tous les camps, autant la droite que la gauche, ce qui est une nouveauté car elle concerne généralement le camp qui a perdu la présidentielle. Cette fois-ci les électeurs de droite n'ont pas baissé les bras plus que ceux de gauche.

L'UMP, avec ses alliés du Nouveau Centre, arrive d'ailleurs en tête de ce scrutin avec 35,4% des voix, juste devant le PS et ses proches alliés. Autre bonne nouvelle pour l'UMP : le haut niveau de l'abstention devrait lui épargner pas mal de triangulaires en empêchant le FN de franchir la barre de 12,5% des inscrits, nécessaire pour se qualifier au second tour. (...)

Se repose par ailleurs pour la droite la sempiternelle question des rapports avec le Front national. Un bureau national de l'UMP doit en débattre aujourd'hui, mais déjà Jean-François Copé comme Alain Juppé ont renvoyé dos à dos FN et Front de gauche, ce qui laisse penser que l'ancien parti majoritaire devrait refuser de choisir entre la gauche et le Front national lorsque son candidat sera éliminé."

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