Cet article date de plus de douze ans.

Législatives : Rachida Dati sera-t-elle candidate face à François Fillon ou Philippe Goujon?

Vendredi 13 janvier, Rachida Dati a déclaré sur RTL qu'elle serait candidate aux législatives à Paris, même si elle n'avait pas l'investiture UMP. Elle a le choix entre deux circonscriptions qui traversent l'arrondissement dont elle est maire.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Rachida Dati, lors de ses voeux, jeudi 12 janvier (DR)

Vendredi 13 janvier, Rachida Dati a déclaré sur RTL qu'elle serait candidate aux législatives à Paris, même si elle n'avait pas l'investiture UMP. Elle a le choix entre deux circonscriptions qui traversent l'arrondissement dont elle est maire.

"Je serai candidate aux élections législatives à Paris", a affirmé Rachida Dati, vendredi 13 janvier, sur RTL.

Contre Fillon ?

Il n'y a là rien de nouveau. C'est ce qu'elle confie à tous ses visiteurs depuis le printemps dernier. Ce qui a changé c'est le contexte. Depuis mercredi, François Fillon est investi officiellement par l'UMP dans la 2e circonscription de Paris.

Jusqu'ici, la maire du VIIe mettait la pression. Aujourd'hui, elle entre en dissidence. Celle-ci ne deviendra effective que quand Mme Dati déposera sa candidature en préfecture au mois de mai prochain,... si elle la dépose.

D'ici là, elle devra choisir le lieu de son implantation. "Là ou je suis élue", répond-elle sur RTL, en écartant donc toute possibilité de parachutage éventuel. Il lui reste néanmoins une alternative.

Soit la 2e circonscription (une grosse partie du VIIe arrondissement, le Ve et un petit bout du VIe).

Soit la 12e circonscription qui englobe le nord du XVe arrondissement et une petite partie du VIIe. Celle-ci était réservée à Philippe Goujon, maire du XVe et député sortant.

Contre Goujon ?

Goujon, c'est un CV moins prestigieux que celui du premier ministre. Elle pouvait donc espérer qu'il soit sacrifié pour lui faire une place. Elle travaille cette hypothèse depuis le printemps dernier. Pendant les vacances de Noël, elle a rencontré des élus du XVe une nouvelle fois pour tâter le terrain.

Mais M. Goujon est aussi le président de la fédération UMP de Paris et un chaud partisan de la venue du premier ministre dans la capitale. Il a été sans surprises investi par l'UMP. Encore une fois, les choses peuvent évoluer d'ici le dépôt administratif des candidatures au mois de mai.

Selon "Le Figaro", Edouard Balladur va rencontrer Nicolas Sarkozy dans les prochains jours. Et il est prêt à défendre la candidature de M. Goujon dont il fut le mentor dans le XVe.

Une réponse à la visite secrète qu'aurait faite Mme Dati au président de la République selon "l' Express". Sur RTL, l' ancienne garde des Sceaux n' a ni confirmé, ni démenti cette rencontre.

Mais au micro de la station de radio, elle s'est clairement et fortement rangée du côté de M. Sarkozy, suggérant que la "candidature de pantouflage" de M. Fillon ne rendait pas service à la campagne de ce dernier.

Parité bien ordonnée...

Mme Dati a un atout dans sa manche : le respect de la parité. "Après les juppettes, on aura peut-être droit aux fillonnettes", plaisante-t-elle sur RTL.

A Paris, les six circonscriptions gagnables par l'UMP sont réservées à des hommes. Les deux députées sortantes Martine Aurillac et Françoise de Panafieu ne se représentent pas.

Géraldine Poirault-Gauvin, conseillère UMP de Paris du XVe arrondissement, sur son blog appelle "à rejoindre les Parisiennes en colère pour monter des actions de représailles dans toutes les circonscriptions de France". En clair, il s'agit de présenter des candidatures dissidentes dans chacune de ces circonscriptions.

Ce rappel des principes de la parité est juste. Mais il est au service d'un rapport de force politique. Dans le XIVe arrondissement, la "fillonniste" Marie-Claire Carrère-Gée a été évincée au profit du maire du VIe Jean-Pierre Lecoq, proche du sénateur Pierre Charon, tout comme les éventuelles dissidentes parisiennes, sans que cela ne les émeuve outre mesure.

... commence par soi-même

Pour Mme Dati, se présenter en dissidente face à M. Goujon limiterait les conséquences. "Pourriez-vous être exclue de l'UMP" demande Jean-Michel Apathie, de RTL. "Chiche", fanfaronne la députée européenne.

Mais si elle se présentait face au premier ministre, ce serait "la guerre atomique", prévient un observateur de la vie de l'UMP parisienne. En clair, ce n'est pas l'exclusion qu'elle risque mais une liste concurrente dans le VIIe pour les élections municipales. D'autant que le seul sondage réalisé sur la circonscription ne lui prédit pas un score reluisant.

Mme Poirault-Gauvin était l'une des rares élues UMP présentes, jeudi soir, aux voeux de la maire du VIIe arrondissement. Cette alliance "féminine" pourrait ne pas survivre aux ambitions respectives.

La jeune suppléante de Philippe Goujon se verrait bien en dissidente contre lui dans la XIIe circonscription. Il n'est pas certain qu'un ticket avec Rachida Dati l'enchante réellement.

Fillon en campagne

De son côté, M. Fillon avance. A peine investi, il est déjà en campagne avec ses armes de premiers ministre.

Jeudi, il a demandé par lettre à Bertrand Delanoë de revoir la copie de son projet de piétonnisation des voies sur berge, sinon l'Etat ne le validerait pas. Ce projet concerne une grande partie du VIIe arrondissement. Mme Dati s'y oppose depuis plusieurs mois ayant même fait signer une pétition par les habitants.

Dans un communiqué, elle "se félicite d'avoir été entendue par le gouvernement" mais ne cite pas le nom du premier ministre. Celui-ci à priori n'avait pas informé Mme Dati de l'envoie de sa lettre au maire de Paris.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.