Appel à la concertation de Gabriel Attal sur le budget 2023 : "Nous n'avons pas vocation à servir de béquille à M. Macron", rétorque le Républicain Othman Nasrou
Othman Nasrou, vice-président Les Républicains de la région Île-de-France, dénonce dimanche sur franceinfo "la fausse main tendue" du ministre délégué aux Comptes publics.
"Nous n'avons pas vocation à servir de béquille à Monsieur Macron", a réagi dimanche 4 septembre sur franceinfo Othman Nasrou, vice-président Les Républicains de la Région Île-de-France, à la proposition de Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, d'échanger avec les parlementaires sur le budget 2023 pour éviter d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution. Sans majorité à l'Assemblée nationale, il sera difficile pour le gouvernement de faire voter le budget sans les voix de l'opposition.
franceinfo : Allez-vous prendre la main tendue du gouvernement ?
Othman Nasrou : C'est une proposition qui, en réalité, n'en est pas une parce que je ne vois pas chez Gabriel Attal d'inflexions majeures ou d'envie de changer profondément les orientations budgétaires dont il a esquissé d'ailleurs quelques lignes récemment et dont je n'ai vu d'ailleurs que des hausses de dépenses et absolument aucune mesure d'économie. Il ne faut pas être dans la posture. La fausse main tendue, alors qu'on n'a pas l'intention de changer de politique. Chez les Républicains, nous défendons un certain nombre d'options. Quand les décisions vont dans le bon sens, nous les soutenons. Autrement, nous nous y opposons. Et ce budget semble être la traduction d'une politique que nous ne soutenons pas et que nous ne soutiendrons jamais. Et donc, naturellement, nous sommes dans l'opposition. Nous n'avons pas vocation à servir de béquille à Monsieur Macron dès qu'il en a besoin.
Ce n'est pas l'occasion d'entrer dans une vraie concertation avec le gouvernement ?
C'est un jeu tactique de la part du gouvernement. Le budget traduit bien toute une politique à laquelle nous ne pouvons pas souscrire. La dette a augmenté de plus de 600 milliards d'euros et que les deux tiers de cette dette ne sont pas dus à la crise sanitaire. Emmanuel Macron n'a jamais voulu attaquer les réformes structurelles importantes, réforme territoriale, réforme de l'Etat. Nous avons demandé un plan de débureaucratiser parce qu'il y a des économies à faire, que nous pouvons restituer aux Français comme du pouvoir d'achat pérenne. Nous avons toujours eu une fin de non-recevoir sur ces sujets. Comment voulez-vous donc que l'on puisse se mettre d'accord avec ce gouvernement ? Il faut qu'on arrête maintenant ce petit jeu qui est mené par le gouvernement, qui vise finalement à installer les extrêmes comme seules oppositions possibles. On a vu ce que ça a donné aux élections législatives. Il faut une stabilité, un cap. Nous avons une ligne politique claire. Ce n'est pas celle du gouvernement. Nous serons dans l'opposition et nous n'avons pas vocation à voter budget.
Des voix chez les Républicains se prononcent pour une taxe sur les super-profits. Il y a un consensus dans votre parti ?
Il n'y a pas une taxe pour chaque problème. Réagir avec une logique de taxe, dès qu'il y a un sujet, c'est une vraie difficulté. C'est un sujet très marginal. On parle d'une taxe qui pourrait rapporter potentiellement quelques centaines de millions d'euros au grand maximum dans un budget de l'Etat qui aujourd'hui est déficitaire à hauteur de 30%. Vous avez en réalité des sujets comme ça, très artificiels, qui sont montés en épingle par le gouvernement qui est en échec sur les vrais sujets qui préoccupent les Français. La sécurité, la maîtrise des flux migratoires, la maîtrise de la dette et les réformes de structures dont le pays a besoin notamment sur le travail qui ne paye pas assez. C'est sûr cela que nous voulons porter le débat. Bien sûr qu'il y a des nuances chez nous, mais avec ce gouvernement. Il n'y a pas de nuances sur le fait que nous sommes dans l'opposition.
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