Le numéro 2 des Républicains "ne peut pas se permettre de donner des propositions personnelles", selon Pierre-Henri Dumont
"Si Guillaume Peltier a envie de continuer à faire ses propres propositions, il y a des conséquences à tirer", estime Pierre-Henri Dumont, député Les Républicains, après les propos du numéro 2 du parti de droite, qui a assuré porter les mêmes convictions que Robert Ménard.
"Quand on est numéro 2 du parti, on ne peut pas se permettre de donner des propositions personnelles qui ne sont pas celles du mouvement, ça crée de la confusion", a déclaré lundi 31 mai sur franceinfo Pierre-Henri Dumont, député et secrétaire général adjoint du parti Les Républicains. Dimanche, Guillaume Peltier a notamment affirmé porter "les mêmes convictions" que le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national (RN).
franceinfo : Le parti Les Républicains a-t-il perdu sa boussole vis-à-vis de l'extrême droite, comme l'a dit le président de l'UDI ce week-end sur franceinfo ?
Pierre-Henri Dumont : Non. On a toujours été extrêmement clair vis-à-vis de l'extrême droite. Nous n'avons rien à voir avec le Rassemblement national, comme hier nous n'avions rien à voir avec le Front national. La digue tient bien et c'est toujours extrêmement clair. En réalité, nous n'avons rien à voir et si des personnes désirent au sein des Républicains, s'associer, s'allier avec le Rassemblement national, cela se fera en dehors du cadre des Républicains.
Selon vous, est-ce le cas de Guillaume Peltier ? Doit-il quitter le parti ?
Quand on est numéro 2 du parti comme lui, d'autant plus en période électorale, puisque nous avons des candidats dans les différentes régions et dans les différents cantons de France, on ne peut pas se permettre de donner des propositions personnelles qui ne sont pas celles du mouvement, parce que ça crée de la confusion. Quand on est membre de la direction, on doit assumer le fait de ne défendre que la ligne de la direction et des Républicains dans leur ensemble et pas des initiatives personnelles, comme malheureusement c'est le cas aujourd'hui.
Guillaume Peltier est quelqu'un qui a toujours su faire beaucoup de propositions, certaines sont heureuses, d'autres sont beaucoup plus malheureuses, celle-ci en fait partie. Ce n'est évidemment pas la ligne des Républicains, ni les propositions des Républicains de vouloir mettre à bas l'État de droit en France. C'est à Guillaume Peltier de savoir s'il a envie de continuer à faire ses propres propositions et dans ce cas-là, il y a des conséquences à tirer. Si ce n'est pas le cas, je serais très heureux d'avoir Guillaume Peltier toujours comme vice-président des Républicains, qui continue comme il le fait régulièrement à défendre ce qui est le programme des Républicains, pas un programme personnel.
Entre rapprochement vers la majorité et rapprochement avec l'extrême droite, quelle est aujourd'hui la stratégie et l'identité des Républicains ?
L'identité des Républicains, c'est très simple, c'est le principal parti d'opposition. Nous sommes majoritaires dans la plupart des communes de France, nous sommes majoritaires au Sénat, nous sommes la première force d'opposition à l'Assemblée nationale. Nous avons une majorité de régions et départements et nous comptons les garder, voire en gagner de nouveaux d'ici quelques semaines.
Notre ligne, c'est d'être la principale alternative à Emmanuel Macron en 2022. La réalité, c'est que tous les partis pensent déjà à l'élection présidentielle, sauf Les Républicains, parce nous sautons une haie après l'autre. Nous pensons que d'abord, il y a des attentes concrètes des Français sur les questions de sécurité, sur les questions de transports, sur les questions d'économie ou de social, auxquelles il faut répondre avec les élections départementales et régionales. Viendra le temps de l'élection présidentielle. Mais ce sera après le 27 juin.
N'est-ce pas tout simplement parce que vous n'avez pas de candidat à la présidentielle pour l'instant ?
Il n'y a pas de problème à vouloir avoir plusieurs candidats à l'élection présidentielle. Tout cela ira beaucoup mieux dès la fin des élections régionales où, tous ensemble, nous allons déterminer qui est le meilleur candidat pour porter les espoirs et le projet de la droite républicaine à l'élection présidentielle et être la seule alternative au duel mortifère entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, entre cette extrême centre populiste et extrême droite populiste. Mais une haie après l'autre : d'abord les élections départementales et régionales les 20 et 27 juin. Et après viendra, juste avant l'été ou au cours de l'été, la détermination du mode d'élection du candidat qui sera, nous l'espérons tous, le futur président.
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