"On est complètement à côté de la plaque" : chez LR, le traumatisme des derniers échecs électoraux plane encore
Alors que les Jeunes LR donnaient le coup d’envoi d’une énième guerre des chefs à droite à l'occasion de leur grande rentrée politique ce week-end à Angers, Les Républicains pansent encore les blessures de ses dernières défaites électorales.
Quel avenir pour le parti Les Républicains ? Les Jeunes LR organisaient leur grande rentrée politique ce week-end à Angers, coup d’envoi d’une énième guerre des chefs à droite. Les militants devront élire leur nouveau président le 4 décembre. En attendant : le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, ou encore le maire d’Orléans Serge Grouard, se sont tous lancés dans la course. En attendant, peut-être bientôt un autre député – celui du Lot – Aurélien Pradié. Mais le parti reste traumatisé par les derniers échecs électoraux.
"On n'est pas du tout audibles"
Et le diagnostic est partagé, ici à Angers, chez les Jeunes LR. "On n'est pour l'instant pas au niveau, explique ainsi Thomas. Ça fait des années qu'on arrivait absolument pas à percer, on n'est pas du tout audibles."
Les Républicains, grands brûlés des dernières batailles électorales, autrefois pilier de la vie politique, aujourd'hui coincés entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, devenu un parti aux militants déprimés, comme Thomas qui, comme d'autres, cherche d'urgence un leader. "Ce qu'on doit faire aujourd'hui, poursuit le militant, c'est trouver quelqu'un qui soit capable de constituer une vraie alternative à Emmanuel Macron en 2027."
"Je pense que l'incarnation, c'est extrêmement important. On a besoin d'un chef, c'est la tradition historique de la droite d'avoir un chef."
Thomasà franceinfo
Peut-être pas un Mélenchon de droite. Quoique : "Peut-être pas sur le même caractère, sourit Thomas. Mais en tout cas dans l'éloquence, dans la capacité à faire une campagne dynamique, innovante, oui." L'arrivée de ce chef tant désiré doit surtout permettre d'administrer un vrai remède aux Républicains, c'est à une ligne politique claire. "Les Républicains vivent dans une identité qui est ancienne", déplore de son côté Timothée, qui a encore la dent dure contre son parti.
"Sécurité, immigration : ce sont des thèmes qui ne sont pas du tout dans la réalité de ce que la société française vit aujourd'hui. Il y a peut-être une erreur de logiciel interne."
Timothéeà franceinfo
Selon lui, d'autres sujets sont importants : "L'écologie, forcément, on est en plein dedans, et c'est bien de se poser la question. Aujourd'hui, je pense qu'il y a une remise en question à faire. On est complètement à côté de la plaque."
L'urgence de "retisser du lien"
Depuis dix ans, aucun candidat LR n'est parvenu à se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Le nombre de députés a aussi fondu aux législatives de juin dernier. Mais Maxime refuse la sinistrose : "Une droite qui maîtrise la plupart des régions de France, qui tient la plupart des départements de France et la plupart des communes de plus de 9 000 habitants de France, je ne pense pas que ça soit un parti en lambeaux. C'est un parti qui a besoin juste de retisser du lien pour recréer un parti de gouvernement comme on avait avant."
Recréer un parti de gouvernement ? Ce sera la mission du futur président des Républicains : Bruno Retailleau, Éric Ciotti ou peut-être bientôt Aurélien Pradié. La guerre des chefs est lancée, donc. "Il faut qu'on évite ça absolument", prévient Maxime. Il en va de la survie de la droite républicaine.
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