Les trois réponses de l'opposition au discours de Nicolas Sarkozy
Le deuxième discours du chef de l'Etat à Toulon, consacré à la crise et à l'Europe, n'a pas convaincu l'opposition, qui l'attaque sur trois fronts : son bilan, son recul devant l'Allemagne et sa politique d'austérité.
Ce n'est guère une surprise, mais le discours sur la crise et l'Europe prononcé à Toulon (Var) jeudi 1er décembre par Nicolas Sarkozy n'aura pas convaincu l'opposition, qui l'attaque sur trois fronts.
• Premier angle d'attaque : son bilan
Pour Michel Sapin, l'un des plus proches collaborateurs de François Hollande, le chef de l'Etat a tenu un "discours d'amnésie, pour effacer ses responsabilités". Face aux critiques de Nicolas Sarkozy, notamment sur les 35 heures et la retraite à 60 ans, qualifiées de "faute grave", l'ancien ministre a estimé vendredi sur France Info que "le président de l'UMP d'aujourd'hui veut faire oublier le président de la République qu'il est et qui est responsable d'une bonne partie de la situation de la France".
Même constat pour Eva Joly : "Trois ans après le premier discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a ressorti du Frigidaire le même discours tout fait sur la moralisation du capitalisme et les ravages de la dérégulation." Mais "je vois bien qu'il y a un monde entre les discours d'estrades du président et les réformes qu'il soutient à Bruxelles", s'est indignée la candidate écologiste à la présidentielle jeudi soir.
• Deuxième critique : un abandon de souveraineté ?
La principale annonce de Nicolas Sarkozy, celle d'un nouveau traité européen, est brocardée par la gauche, qui y voit un abandon de souveraineté. Ainsi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, estime que le chef de l'Etat a signé "un alignement de la France sur la doctrine économique et financière allemande, sans aucune contrepartie. C'est vraiment la double peine."
Un argument également avancé avec véhémence par Marine Le Pen. La candidate du Front national y a vu l'annonce "d'une Europe à la schlague, c'est-à-dire l'Europe qui entraîne la perte de notre souveraineté".
• Troisième front : un discours d'austérité
Martine Aubry, elle, a vu "beaucoup de renoncement" dans le discours du président. "Il a dit qu'il y aurait plus d'austérité pour toujours les mêmes, a déploré la première secrétaire du Parti socialiste. Le président de la République a renoncé définitivement à changer de politique. En France comme en Allemagne est défendue une Europe toujours plus libérale et toujours plus technocratique."
• La droite satisfaite
Sans surprise non plus, la droite s'est félicitée du discours présidentiel. Dans la soirée de jeudi, différents responsables de l'UMP ont envoyé pas moins d'une douzaine de communiqués à la presse pour saluer "le courage", "la lucidité" ou encore "le discours de courage" de Nicolas Sarkozy.
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