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Les violences à Moirans débordent sur le terrain politique

Une vive polémique a éclaté ce mercredi entre le gouvernement et l'opposition de droite, qui voit dans les violences survenues mardi à Moirans (Isère) un symptôme de la "faiblesse", voire de la "décomposition" de l'Etat. Des critiques balayées d'un revers de main par François Hollande.
Article rédigé par franceinfo
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  (Plusieurs dizaines de personnes ont mis le feu à des voitures mardi à Moirans (Isère) © MaxPPP)

 Le gouvernement a jugé les incidents de Moirans "inacceptables" et a promis, par la voix du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "la plus grande fermeté" après les scènes d'émeutes déclenchées par des gens du voyage. 

"Les moyens seront confortés si c'est nécessaire et il n'y aura aucune complaisance de l'Etat à l'égard de ces comportements qui méritent la plus grande condamnation." (Bernard Cazeneuve)

Devant l'Assemblée, le Premier ministre Manuel Valls a rappelé que des unités mobiles avaient été envoyées en renfort et resteraient aussi longtemps que nécessaire : "Ceux qui veulent tordre le bras à la justice, tordre le bras aux forces de l'ordre, tordre le bras à la République, s'exposent à une réponse d'une extrême fermeté" , a-t-il déclaré. 

Manuel Valls : "Ils doivent s'attendre, ceux qui ont agi hier, à être implacablement recherchés et poursuivis en justice."

L'opposition dénonce "la passivité" de l'Etat 

"Ce gouvernement a un problème avec l'autorité" , a martelé l'ancien Premier ministre François Fillon. Selon lui, la responsabilité en revient au gouvernement, qui n'avait pas su se montrer suffisamment ferme au mois d'août, lorsque des membres de la communauté des gens du voyage avaient bloqué l'autoroute A1 dans les deux sens. Les protestataires réclamaient alors, comme à Moirans, une permission de sortie pour l'un des leurs afin qu'il puisse se rendre aux obsèques de son père, tué lors d'une fusillade qui avait fait quatre morts.

"Le gouvernement n'a pas réagi la dernière fois, ce qui a sans doute rendu possible les violences d'aujourd'hui." (François Fillon)

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Le centriste Hervé Morin, ministre de la Défense sous Nicolas Sarkozy, a quant à lui déploré la "passivité"  et "les faiblesses permanentes et récurrentes de l'Etat" : "Grosso modo, on paie l'autoroute A1 de la fin du mois d'août : l'Etat qui revient sur une décision, l'Etat qui permet à des gens du voyage de saccager l'autoroute A1 qui est bloquée et qui ne réagit pas. Quelques mois plus tard, on paie la facture."

Quant au président du Modem, François Bayrou, il voit dans ces incidents le révélateur d'un mal profond, "une ambiance de décomposition en France" .

Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, s'interroge de son côté sur la diminution du nombre de permissions de sortie. 

Pierre Laurent : "On durcit l'utilisation de ces permissions de sortie inutilement"
Des critiques balayées d'un revers de main par François Hollande en fin de journée. Selon lui, la justice a agi de façon "particulièrement opportune" en refusant la permission de sortie du détenu. Le président a ajouté que "des sanctions" seraient prises "à la hauteur" des actes commis.

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