LO: nouvelle candidate, même programme
Le parti trotskiste se présente une nouvelle fois à la présidentielle mais sans sa candidate emblématique, Arlette Laguiller. Si le visage est neuf, le discours n'a pas varié d'un ton.
La présidentielle deviendrait presque une habitude à Lutte Ouvrière (LO). Pourtant, cette fois-ci, Arlette Laguiller ne sera pas la candidate du parti trotskiste en 2012. Après plus de 30 ans, l'emblématique miitante a passé la main comme porte-parole, en 2008, à Nathalie Arthaud. Une petite révolution dans le monde impassible des communistes révolutionnaires. "Arlette", c'est un visage, une voix mais surtout une notoriété qui a mené un petit parti très minoritaire à des scores plus élevés que ceux du parti communiste. En 2002, Arlette avait réuni plus d'un million et demi de voix sur son nom (5,71% des votes).
Las, l'irruption d'Olivier Besancenot, la même année, a très vite concurrencé la plus populaire des militantes, à la fois sur le terrain des luttes sociales et dans les urnes. Après d'éphémères alliances avec feu la LCR et le PCF lors d'élections locales, LO est vite retourné dans sa bulle. Il y a trois ans, la désignation de Nathalie Arthaud comme porte-parole du mouvement pouvait faire penser, sinon à une révolution, du moins à un changement. La jeune (40 ans) professeure d'économie dans un lycée professionnel à Aubervilliers a depuis dissipé les doutes. Le discours n'a pas changé d'un iota et les revendications du parti, tout comme sa stratégie, restent rigoureusement les mêmes.
Par contre, LO peine à trouver un écho médiatique sans sa figure tutélaire. Et ce ne sont pas les sondages, qui annoncent entre 0,5 et 1% d'intentions de votes pour Arthaud qui vont attirer l'attention sur sa candidature. Une perspective qu'elle balaye de la main : "On fera le score que l'on fera". A LO, on est depuis toujours convaincus que ce ne sont pas les élections qui font bouger les choses.
La présidentielle n'est qu'un moyen de profiter du temps de parole pour faire passer le message. Arthaud l'assure : elle ne souhaite pas proposer un "programme électoral" mais un "programme de lutte, parce que les travailleurs devront eux-mêmes s'imposer au travers de luttes puissantes". "Je ne ferai pas croire au sauveur suprême" ajoute-t-elle.
Rien de nouveau donc chez Lutte Ouvrière, pas plus dans le programme (hausse, des salaires, Smic à 1 600 euros, interdiction des licenciements, expropriation des banques, contrôle des travailleurs sur les entreprises, etc.) que dans les perspectives de rapprochement avec les autres forces politiques. "On n'est pas Europe Ecologie ni le Front de gauche" qui ne sont que des "partis de gouvernement" affirme la porte-parole.
Ni le Nouveau Parti Anticapitaliste, ni le Front de gauche ne trouvent grâce aux yeux des révolutionnaires. Mélenchon ? Un "Mitterrand aux petits pieds" juge la candidate, convaincue que c'est la constance de sa "politique communiste révolutionnaire" qui fait la force de LO. Ce n'est pas Arlette Laguiller qui la contredira, elle qui pendant plus de 30 ans a martelé le même discours, fustigé les mêmes personnes, refusé tout compromis avec les partis "bourgeois" ou réformistes. Pour 2012, ce sera "travailleuses, travailleurs". Une fois de plus.
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