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Loire-Atlantique : la nouvelle maire de Saint-Brevin "n'a aucune raison de céder" sur le projet de Cada

C'est le projet de déménagement du centre d'accueil pour demandeurs d'asile qui a provoqué une vague de contestations et de menaces de la part de plusieurs mouvements d'extrême droite à Saint-Brevin-les-Pins. L'ancien maire a démissionné fin mars après avoir vu son domicile être touché par un incendie volontaire.
Article rédigé par franceinfo
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La première adjointe de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud, a été élue maire de cette commune de Loire-Atlantique le 9 juin après la démission de Yannick Morez, visé par des menaces et des violences de l'extrême droite, (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Élue vendredi nouvelle maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), après la démission de Yannick Morez visé par des menaces, Dorothée Pacaud a assuré lundi 12 juin sur France Inter qu'il "n'y a aucune raison de céder" sur le projet de déménagement du centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada). Ce projet, "porté par l'État", avait provoqué de vives réactions de la part de mouvements d'extrême droite : l'ancien maire avait reçu des menaces, son domicile avait été la cible d'un incendie volontaire le 22 mars, le poussant à la démission.

Dorothée Pacaud rappelle que le Cada de sa commune "existe depuis 2016", et que depuis "l'accueil se passe extrêmement bien, il n'y a eu aucun incident". Elle se dit "déterminée" à poursuivre ce projet de déplacement, "car le droit d'asile correspond à un droit constitutionnel et on souhaite le défendre", justifie la nouvelle édile. Elle insiste sur la tenue de nombreuses réunions autour de ce projet, mais "un petit groupe d'opposants ne veut plus discuter et veut le retrait du projet ou rien".

>> Démission du maire de Saint-Brevin : retour sur la "stratégie organisée et violente de l'extrême droite" vis-à-vis des élus

Les tensions restent donc vives au sein de Saint-Brevin-les-Pins. Vendredi 9 juin, l'élection de Dorothée Pacaud lors du Conseil municipal a été perturbée par des militants d'extrême droite. L'enseignante de 45 ans "s'attendait" à la venue de ces militants : "Ceux qui sont venus perturber à l'extérieur [de la salle, en criant "Hier Annecy, demain Saint-Brevin"] ne sont pas des habitants de la ville, ce sont des militants de l'ultradroite qui viennent de Tours et d'Angers", souligne la maire. Elle regrette que le collectif local qui s'oppose au projet se soit "affilié à des partis et des groupuscules d'extrême droite" quand ils ont "vu qu'ils n'obtiendraient pas l'arrêt des travaux". 

"À partir de là, le dialogue n'est plus possible."

Dorothée Pacaud

sur France Inter

Malgré ces tensions, Dorothée Pacaud affirme ne pas regretter son choix de porter l'écharpe tricolore, elle soutient qu'il n'y a d'ailleurs "jamais eu ni de réticence, ni d'inquiétude de la part de [son] mari et de [ses] enfants". Comme son prédécesseur, elle "a reçu beaucoup de courriers de soutien depuis plusieurs jours", des "courriers injurieux, mais pas de menaces".

Dorothée Pacaud ajoute par ailleurs avoir été contactée le soir de son élection par le préfet : "Je n'ai pas de protection policière rapprochée, mais la gendarmerie se montre présente et je sais qu'il y a une vigilance autour de mon domicile", assure la maire qui espère un apaisement des tensions.

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