Manuel Valls propose une rencontre des candidats à la primaire
Le député-maire d'Evry et candidat à la primaire PS souhaite que cette rencontre ait lieu avant l'université d'été de La Rochelle. Le but: analyser le contexte économique pour "parler d'une même voix".
Sale temps pour l'économie française: la croissance au deuxième trimestre, les doutes subsistent sur la dette publique et le gouvernement cherche un moyen de renflouer les caisses de l'Etat. Pour Manuel Valls, il est temps que les six candidats à la primaire PS s'emparent du thème.
"Malheureusement, les indicateurs économiques confirment le risque majeur d'une récession dans les pays de la zone euro et en Amérique du nord", affirme-t-il vendredi dans une interview à Libération. Pressé par les événements, le prétendant à l'investiture propose à ses concurrents de se rencontrer pour analyser la situation économique du pays.
Et il veut faire vite: avant l'université d'été de La Rochelle qui se tiendra du 26 au 28 août prochain. "Je trouverais normal, avant que chacun présente son livre et ses propositions, qu'il y ait une rencontre, la semaine qui suit le 15 août ou juste avant l'université de La Rochelle, entre les candidats, Harlem Désir (premier secrétaire par intérim, ndlr) et les membres de la direction pour voir sur quels éléments nous pourrions nous mettre d'accord" a-t-il expliqué.
Car il s'agit bien pour lui d'occuper le terrain et de disputer le protagonisme au président de la République. "Nous avons les mêmes critiques à l'égard de la politique de Nicolas Sarkozy et la règle d'or. C'est important que nous nous exprimions d'une même voix", a-t-il dit.
"Les impôts vont augmenter"
Manuel Valls a profité de cette annonce pour détailler ses propostions sur la crise de la dette. D'emblée, il affirme que "la fragilité de la France nous oblige à faire un certain nombre d'efforts". A en croire le candidat, nombre de promesses électorales des socialistes ne pourront pas être tenues. Les "300 000 nouveaux emplois jeunes ne sont pas possibles" assure-t-il, alors même que cette mesure fait partie du projet du PS. Il affirme également qu'on "ne pourra pas revenir non plus sur la retraite à 60 ans" et prévient qu'il faut "dire" que les impôts "vont augmenter".
Le député-maire d'Evry (Essonne) cultive là un certain pragmatisme économique. Il propose tout de même "la création d'une « TVA antidélocalisation », « de protection », « très sociale » (...) qui aurait l'avantage de dégager des recettes fiscales tout de suite".
Une TVA, "modulable", dont le taux pourrait être nouveau, qui aurait pour but de "transférer sur la consommation la charge des dépenses sociales" et ne concernerait pas "les produits de première nécessité", a-t-il précisé. Malgré les recettes que Manuel Valls pense pouvoir tirer de cette mesure, il estime quand même qu'il faut "revenir sur la réforme de l'ISF, sur la baisse de la TVA dans la restauration".
Quant à la "règle d'or", Manuel Valls invite Nicolas Sarkozy à "consulter les formations politiques et [à] s'abstenir de débaucher des parlementaires comme lors de la réforme constitutionnelle de 2008. Dans un contexte d'une telle gravité, il est nécessaire que majorité et opposition se parlent", selon lui.
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