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Législatives : trois questions sur le ralliement de Valls à Macron

L'ancien Premier ministre a annoncé mardi qu'il souhaitait se présenter aux législatives sous l'étiquette de La République en marche, le nouveau parti d'Emmanuel Macron.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avec Manuel Valls, alors Premier ministre, dans la cour de Matignon, à Paris, le 10 mars 2016.  (CITIZENSIDE/YANN KORBI / CITIZENSIDE)

Il n'aura pas attendu longtemps avant de se positionner. A peine deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielleManuel Valls annonce son intention de se présenter aux législatives de juin sous l'étiquette de La République en marche, le nouveau parti d'Emmanuel Macron. "Je serai candidat de la majorité présidentielle", a-t-il déclaré mardi 9 mai sur RTLUne stratégie qui a immédiatement suscité des réactions du côté d'En marche !, mais aussi du Parti socialiste. Franceinfo vous résume l'affaire en trois questions.

Comment réagit-on dans le camp Macron ?

Plutôt froidement. "Qu'il fasse acte de candidature, et ensuite la commission nationale d'investiture (...) se prononcera, a déclaré l'un des porte-parole d'En marche ! Christophe Castaner sur France Info. Il ne faut pas faire de différence en fonction du passé de tel ou tel. C'est normal de s'astreindre à ce protocole, qui est identique pour tous."

La République des privilèges est terminée

Christophe Castener

à franceinfo

Même son de cloche du côté de Benjamin Griveaux, autre porte-parole du mouvement. "Il n'a pas été investi par la commission d'investiture, ou alors sa candidature m'a échappé, a-t-il ironisé sur Europe 1. La règle est la même pour tous. Si vous ne déposez pas votre candidature, vous ne pouvez pas être investi par En marche !. Il lui reste 24 heures. La procédure est la même pour tout le monde, ancien Premier ministre compris."

Contacté par franceinfo, Jean-Paul Delevoye, en charge des investitures du mouvement, rappelle que l'on connaîtra les noms des candidats retenus "avant jeudi midi." Tout en rappelant que le mouvement a déjà choisi quelqu'un à Evry, dans la première circonscription de l'Essonne que vise Manuel Valls.

Mardi 2 mai, Emmanuel Macron expliquait, lui, sur BFMTV que Manuel Valls était "cohérent avec cette majorité présidentielle".

Comment réagit-on au Parti socialiste ?

Très mal. Il faut dire que l'annonce est tombée quelques minutes avant le début, mardi, du bureau national du parti. Après sa débâcle à la présidentielle, le PS doit justement réunir dans la journée ses candidats aux législatives à la Mutualité, à Paris. L'ambiance était donc explosive. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a rapidement affirmé qu'il était "impossible" à Manuel Valls d'avoir à la fois sa carte d'adhérent au PS et de briguer l'investiture En marche ! aux législatives.

D'autres ont pris moins de gants pour dire tout ce qu'ils pensaient de la stratégie de l'ancien Premier ministre. Parmi eux, Luc Carvounas, pourtant très proche de Manuel Valls. Le sénateur du Val-de-Marne prend clairement ses distances en écrivant qu'il ne "le suivra pas" dans son souhait d'obtenir l'investiture de La République en marche en vue des législatives.

Sur franceinfo, le député européen socialiste Guillaume Balas, proche de Benoît Hamon, ne dit pas autre chose. Lui compare l'attitude de Manuel Valls à celle de la "fuite d'un homme", ce qui lui inspire du "dégoût". 

Tout juste sorti du bureau national du Parti socialiste ce matin, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, a expliqué sur sa page Facebook qu’il “faut arrêter de regarder notre nombril (...). Ce ne sont pas les alliances qui font la politique, c'est la politique qui détermine les alliances ultérieures. Aujourd'hui, il faut réaffirmer notre identité politique et nous adresser aux Français."

Les Français n'ont rien à faire de nos états d'âme solfériniens.

Stéphane Le Foll

franceinfo

Plus sévère encore, le député socialiste Olivier Faure sur LCP : "C'est trop simple, quand on quitte une formation, de dire qu'elle est morte pour s'essuyer les pieds dessus."

Quelle est la stratégie de Valls ? 

L'ancien chef du gouvernement peut donner l’impression de forcer la porte. Mais lui assure qu'il n'est pas "en embuscade". "J'invite tous les députés sortants, les progressistes, ceux qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron, ceux qui souhaitaient sa victoire, moi, je serai candidat de la majorité présidentielle, et souhaite m'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, la République en marche", a-t-il expliqué sur RTL. Pour lui, il est désormais important de donner "une majorité large et cohérente à Emmanuel Macron pour qu'il puisse gouverner".

Le pari de Manuel Valls est en effet là : il part du principe que le nouveau président aura du mal à disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. En le rejoignant, il espère donc peser. "Avec un petit groupe d’une trentaine de députés réformistes, il espère avoir un rôle pivot", écrit Libération. Contacté par le journal, un dirigeant socialiste explique que "son but est de monnayer le plus cher possible sa future influence".

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