Les Hauts-de-France entre majorité LR-UDI et opposition FN, quel bilan ?
Marine Le Pen est à Lille dimanche 26 mars pour le seul meeting de sa campagne dans le Nord, où elle s'est implantée il y a une dizaine d'années. Quel bilan tirer depuis que le FN représente la seule opposition au Conseil régional ?
Marine Le Pen est à Lille dimanche 26 mars pour le seul meeting de sa campagne dans le Nord, où elle s'est implantée il y a une dizaine d'années et où elle a failli emporter la région l’an dernier. Ce devait être un tremplin pour la présidentielle, mais le front républicain a fonctionné.
Le PS s'est retiré et c'est Xavier Bertrand qui est devenu président des Hauts-de-France, pas Marine Le Pen. Quel bilan tirer depuis que celle qui entend devenir présidente de la République représente, avec son groupe de 54 élus frontistes, la seule opposition au Conseil régional ? Franceinfo est allé constater sur place.
Marine le Pen voulait présider la région. Depuis qu’elle a perdu, on l’a peu vue au conseil régional. Elle a confié la présidence du groupe à un lieutenant mieux implanté localement. Elle n’a jamais siégé en commissions, quelques plénières seulement, avec coup d’éclat devant les caméras. Climat électrique, mais c’est avec ou sans Marine Le Pen en fait. Car depuis un an, chaque séance tourne à l’affrontement entre majorité LR-UDI et Front national.
L'impossible dialogue
Selon Xavier Bertrand, président LR de la région, "on ne peut pas travailler avec cette opposition. Jamais de vraie proposition de leur part, du blocage en permanence et puis surtout, dès qu’on vient à certaines motions, comme la "Jungle" de Calais et autres, on voit clairement qu’ils n’ont pas changé", déclare-t-il. "Ils n’ont changé que le prénom du dirigeant mais Jean-Marie Le Pen et Marine le Pen, c’est toujours la même extrême droite", poursuit le président de région.
Qu’il s’agisse de culture, de financement d’associations, de tarifs réduits dans les transports, pour le groupe FN tout est bon pour s’écharper et faire entendre ses idées. Pour déraper aussi : un "connard" lancé dans les bancs de la majorité contre un "niakoué" au relent raciste assumé par un élu frontiste…
Les élus @FN_officiel parlent de "niakwé" au sein de la séance du @npdcpicardie. Infâme et insupportable. Le parti extrémiste n'a pas changé
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 28 janvier 2016
Philippe Emery, président du groupe FN à la place de Marine Le Pen relativise l’incident. Il dément aussi tout blocage et renvoie la responsabilité à la majorité. "Nous avons en face de nous un homme et un exécutif dont l’autoritarisme, l’invective, est dans la gesticulation. Le groupe Front national ne votera pas, par exemple, une aide à une association qui promeut l’accueil des migrants ! C’est toujours le président de l’assemblée qui met un peu l’ambiance, et c’est lui qui met la mauvaise ambiance", dénonce-t-il.
Une place à défendre
En spectateur de toutes les séances, Marc Prévost, la cinquantaine, journaliste au Daily Nord, renvoie les deux adversaires dos à dos. "Quelques fois j’ai l’impression qu’il y a une sorte de jeu de rôle. Xavier Bertrand essaie de titiller le Front national pour l’exciter. Le Front national,lui, vote systématiquement contre pour consolider sa sature d’opposant", relève-t-il.
Beaucoup de postures donc depuis un an dans la perspective bien-sûr de la présidentielle mais aussi des législatives. Car si Marine Le Pen n’accédait pas à l’Elysée, elle a déjà prévu de se présenter dans le Nord pour être députée.
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