"Soyez offensif, arrêtez de me chatouiller comme ça", lance Mélenchon à l'avocat Dupond-Moretti lors du procès des "insoumis"

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Mélenchon à son arrivée au Palais de justice de Bobigny, le 19 septembre 2019.  (CLEMENCE CURTY / AFP)

Le procès du leader de La France insoumise et de cinq de ses proches pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation" s'est ouvert jeudi matin au tribunal de Bobigny. Dès le début de l'audience, le parquet a demandé le renvoi du procès, ce que le tribunal a refusé.

Ce qu'il faut savoir

Près d'un an après la perquisition au siège de La France insoumise en octobre 2018, le procès de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches du mouvement s'est ouvert, jeudi 19 septembre, au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Il s'agit des députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud, de l'eurodéputé Manuel Bompard, du conseiller d'Etat Bernard Pignerol et de l'attachée de presse Muriel Rozenfeld. Suivez l'audience dans notre direct.

Une demande de renvoi rejetée. Dès le début de l'audience, le parquet a demandé le renvoi du procès car quatre des six prévenus n'avaient reçu que tardivement la copie de la procédure de l'IGPN, c'est-à-dire de l'enquête menée dans le cadre des plaintes de LFI pour violences policières. Elles avaient été classées sans suite depuis. Le tribunal a refusé le renvoi et le procès s'est donc poursuivi. 

Un problème de clé USB. Les images de la perquisition devaient être visionnées pendant l'audience. Mais des soucis techniques ont ralenti le processus. La clé USB qui contenait le fichier était formatée... pour un Mac.

Un procès qui fait suite à une perquisition houleuse. Ce procès fait suite à l'opposition, avec force, de Jean-Luc Mélenchon à la perquisition du siège de son parti à Paris le 16 octobre 2018. Le leader des Insoumis avait filmé en direct sur Facebook cette perquisition et celle de son domicile, opérées dans le cadre de deux enquêtes distinctes du parquet de Paris – sur les comptes de campagne de la présidentielle de 2017 et sur les assistants d'eurodéputés de LFI. Lors de la confrontation avec les forces de l'ordre, Jean-Luc Mélenchon avait notamment lancé : "La République, c'est moi !"  Le chef de file de LFI voit dans son procès une "instrumentalisation" de la justice et dénonce un "procès politique" jusque dans un livre publié pour l'occasion.

LFI d'un côté, policiers et magistrats de l'autre. Le procès, qui doit durer deux jours, opposera les représentants de La France insoumise aux policiers et magistrats qui ont mené la perquisition. Ces derniers seront notamment représentés par Me François Saint-Pierre et Eric Dupond-Moretti. L'audience se déroule dans la salle des assises, plus grande, en raison de l'intérêt suscité par le procès. La France insoumise a par ailleurs lancé un appel à s'y rendre en nombre et Jean-Luc Mélenchon, dénonçant une "exécution politique", a relayé un appel à manifester devant le tribunal, jeudi dès 7h30.

Jusqu'à dix ans de prison. Jean-Luc Mélenchon et ses cinq coprévenus comparaissent au tribunal de Bobigny pour les chefs d'accusation d'"actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation." L'affaire a été dépaysée à Bobigny "dans un souci d'impartialité", selon le parquet général de Paris. Ils encourent jusqu'à dix ans de prison, une amende de 150 000 euros et cinq ans d'inéligibilité.