"Monsieur Bardella ne fait pas campagne pour les européennes" : la promesse du RN de dissoudre l'Assemblée nationale en cas de victoire agace les députés

En cas de victoire aux élections européennes, la tête de liste RN Jordan Bardella a annoncé qu'il demandera la dissolution de l'Assemblée nationale. Une proposition qui fait grincer des dents les députés.
Article rédigé par Marion Ferrere
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La tête de liste RN, Jordan Bardella, le 25 avril 2024. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Jordan Bardella est sur le terrain mercredi 1er mai, en meeting à Perpignan. La tête de liste du RN est créditée de 30% des intentions de vote dans les sondages, loin devant la candidate Renaissance, Valérie Hayer qui stagne autour de 16%. Un statut de favori qu’il compte bien utiliser pour mettre la pression sur la majorité : en cas de victoire, Jordan Bardella martèle qu'il va demander la dissolution de l’Assemblée nationale, dès le 9 juin au soir. 

"Populisme", "raccourci"...

Une annonce en forme de promesse de campagne qui agace à l’Assemblée, à commencer par Bruno Milienne, porte-parole du Modem. "Donc monsieur Bardella ne fait pas campagne pour les européennes", tacle-t-il, et donc il n'y a pas de raison de se préparer à faire campagne, nous dit-il. Jordan Bardella semble avoir oublié un point : seul le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée nationale. Il s'agit donc d'un mensonge envers les électeurs, estime-t-il. "C'est la règle même du populisme, vous balancez des grands slogans en faisant croire que c'est possible alors qu'en réalité, ce n'est pas possible !", cingle-t-il. 

C’est aussi un moyen, explique-t-il, de détourner l’attention des dossiers de fond. Un avis que semblent partager certains Républicains, comme le député Fabien Di Filippo. "C'est un raccourci un peu facile parce qu’une fois que l'on n'est pas d'accord avec la politique du chef de l'Etat, il reste encore une douzaine de listes derrière. On veut tous se projeter dans l'après-Macron, mais sur quelle base ? Comment ?", lance-t-il.

Quant à Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, il rappelle que son groupe n’a pas attendu un scrutin pour essayer de faire tomber le gouvernement. "Nous avons déposé plus de vingt motions de censure depuis les dernières élections législatives, donc, bien évidemment, nous considérons que la question du retour aux urnes elle est posée", estime Manuel Bompard. Le RN, lui, assure que ses 577 candidats sont prêts en cas d’élections anticipées. 

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