Mort de Fraisse : Cazeneuve suspend l'utilisation des grenades offensives
Une heure après la divulgation des résultats d'analyses des habits de Rémi Fraisse, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve prend une mesure. Ce mardi, vers 17h, le procureur de la République d'Albi a indiqué que des traces d'explosif utilisé par les gendarmes avaient été détectées sur les vêtements du jeune homme mort au barrage de Sivens. A 18h30, Bernard Cazeneuve annonce qu'il suspend l'utilisation des grenades offensives. "Sans attendre les résultats " de l'enquête administrative confiée à l'Inspection générale de la Gendarmerie Nationale, "j'ai décidé de suspendre l'utilisation des grenades offensives ", a annoncé le ministre.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs décidé "compte tenu des éléments communiqués par le procureur de la République, et quand bien même l'enquête qui a été engagée ne témoignerait à la fin d'aucune faute, d'engager dès aujourd'hui une inspection générale (...) destinée à déterminer les conditions d'utilisation de ces projectiles dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre ". Ces résultats devraient être communiqués sous 15 jours.
De son côté, le Défenseur des droits Jacques Toubon a annoncé mardi soir qu'il se "saisissait d'office de cette situation et de la mort de ce jeune homme ". Il a rappelé que "d'après le Code de sécurité intérieur, le Défenseur des droits exerce un contrôle sur les forces de police et de gendarmerie (...) et est totalement impartial ".
A LIRE AUSSI ►►► Les traces d'un explosif des gendarmes retrouvées sur les habits de Rémi Fraisse
Le procureur de la République d'Albi avait auparavant souligné que la police scientifique avait retrouvé des "traces de TNT " sur certains scellés des effets du jeune homme, a-t-il précisé Claude Dérens lors d'une conférence de presse. "Ces résultats même partiels orientent l'enquête de façon significative puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise ", a dit Claude Dérens. "Le TNT figure en effet dans la composition des charges des grenades lacrymogènes offensives utilisées par les gendarmes ", a-t-il ajouté, précisant que l'on ne pouvait "exclure le tir d'une grenade de la redoute où ces derniers s'étaient retranchés" ce soir-là.
Peu avant cette annonce, le Parti de gauche a réclamé lé démission de Bernard Cazeneuve. "C'est aux responsables politiques du maintien de l'ordre d'être sanctionnés. En République, la démission du ministre Cazeneuve est la seule façon pour le gouvernement d'assumer sa responsabilité ", écrit le PG dans un communiqué.
A LIRE AUSSI ►►► Après la mort de Rémi Fraisse, la classe politique se déchire
"Il ne s'agit pas d'une bavure" (Bernard Cazeneuve)
Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur a fait une nouvelle déclaration. Interrogé lors de l'émission "Preuves par trois" Public Sénat/AFP/Dailymotion, qui sera diffusée dans la soirée, M. Cazeneuve, sur le fait de savoir s'il s'agissait d'une bavure, a répondu: "Non, il ne s'agit pas d'une bavure ". "On ne peut pas présenter les choses ainsi ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.